Politique

Un rapport documente l’augmentation des crimes de haine et des attaques racistes en Turquie : Détails


La Turquie a connu une forte augmentation des attaques racistes et une hausse des crimes de haine entre le 1er janvier et le 1er septembre 2024, selon le Stockholm Center for Freedom et un rapport publié par la Fondation des Droits de l’Homme de Turquie.

Le rapport indique qu’au moins 72 agressions verbales ou physiques ont été enregistrées au cours de cette période, touchant ce que le centre appelle des « groupes vulnérables » tels que les Kurdes, la communauté LGBTQ+, les bisexuels, les personnes transgenres, les réfugiés et les minorités ethniques. Ces attaques ont causé la mort d’au moins cinq personnes et blessé 26 autres.

Parmi les 72 attaques, 29 ont visé les réfugiés, qui ont été au cœur des sentiments anti-réfugiés en Turquie ces dernières années, selon le site « Middle East Online ».

L’un des incidents les plus violents s’est produit en juillet dans la province de Kayseri, au centre de la Turquie, où des émeutes ont éclaté à la suite d’allégations de mauvais traitement d’un enfant réfugié syrien. Les troubles ont rapidement dégénéré en attaques violentes contre les maisons, les entreprises et les véhicules des Syriens. Les violences se sont propagées à d’autres villes à travers la Turquie. Selon le rapport, au moins 3000 Syriens ont été contraints de fuir la région et 24 entreprises détenues par des réfugiés ont été fermées.

À la suite de ces émeutes, le réfugié syrien Ahmed Handan Al-Naif, âgé de 17 ans, a été tué lors d’une attaque à l’arme blanche motivée par le racisme à Antalya le 3 juillet. Deux de ses amis ont également été blessés lors de l’agression, selon le site.

D’après un rapport du Stockholm Center for Freedom intitulé « Discours de haine et crimes de haine contre les réfugiés syriens en Turquie », les réfugiés et les minorités sont devenus les groupes les plus ciblés par les discours politiques négatifs et les discours de haine ces dernières années.

Dans un tel climat, les Syriens se retrouvent au centre des sentiments anti-réfugiés, exprimés notamment sur les réseaux sociaux et fréquemment par les partis politiques. Avec la hausse de l’inflation ces dernières années, ils ont été tenus pour responsables de nombreux problèmes socio-économiques en Turquie.

La Fondation des Droits de l’Homme de Turquie a recensé 13 attaques contre des Kurdes. L’un des incidents s’est produit à Muğla, le 29 juin, lorsqu’une famille kurde de travailleurs saisonniers a été attaquée par un groupe de 20 personnes après une dispute de la circulation.

Les agresseurs auraient utilisé des insultes racistes et attaqué physiquement la famille avec des couteaux et des bâtons. Le rapport note également que les autorités ont tardé à réagir et que les plaintes de la famille n’ont pas été suivies.

Dans un autre incident survenu en janvier, un ouvrier d’usine kurde nommé Levent Guner a été agressé par ses collègues à Ankara en raison de son origine ethnique. Bien que l’agression ait été documentée dans un hôpital, la police a refusé de reconnaître la nature raciale de l’attaque dans son rapport.

Ce type d’incident n’est pas isolé, car les discours discriminatoires et les discours de haine contre les minorités ont une longue histoire en Turquie. Depuis la fondation de la république moderne de Turquie, le discours de haine a été utilisé dans les campagnes politiques, selon un rapport publié par le site ‘The Turkish Minute’ mardi.

Le même rapport indique, par exemple, que les Arméniens ont été dépeints comme des ennemis et associés à la violence, au terrorisme et aux massacres (dans le contexte du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan). Les Grecs ont également été ciblés après la montée des tensions entre la Grèce et la Turquie au sujet des forages et des explorations de gaz en Méditerranée orientale. Les Juifs ont aussi été pris pour cible dans les discours de haine, en particulier après les attaques israéliennes contre Gaza.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page