Un gouvernement parallèle au Soudan… Les Forces de soutien rapide et leurs alliés signent la charte fondatrice
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Les Forces de soutien rapide (FSR), accompagnées de forces politiques soudanaises, ont signé la charte fondatrice visant à établir un « Gouvernement de paix et d’unité » dans les zones sous leur contrôle. Cette charte a pour objectif de mettre en place un État laïc et démocratique basé sur la liberté, l’égalité et la justice, afin de répondre aux aspirations du peuple soudanais.
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Cette initiative intervient après l’accord sur une constitution de transition garantissant la diversité, en attendant la formation d’un gouvernement d’unité ayant pour mission d’instaurer la paix et d’alléger les souffrances des citoyens affectés par la guerre. Cette mesure pourrait ainsi retirer la souveraineté de l’État des mains de l’armée soudanaise.
Des analystes estiment que la création d’une alliance fondatrice regroupant des entités politiques et militaires, majoritairement issues de l’ouest du Soudan, avec une participation notable de forces politiques du nord, du centre et de l’est du pays, constitue une démarche audacieuse susceptible de provoquer une polarisation politique accrue et d’embarrasser le gouvernement d’Abdel Fattah al-Burhan.
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Selon des sources bien informées, le gouvernement d’al-Burhan, basé à Port-Soudan, a pratiqué des discriminations dans l’octroi et le renouvellement des passeports, ainsi que dans l’échange de devises. Il a également interdit la tenue des examens du baccalauréat dans les zones sous contrôle des FSR.
Les hommes politiques soudanais Al-Hadi Idris et Ibrahim Al-Mirghani ont annoncé que les Forces de soutien rapide avaient signé une charte avec des groupes politiques et armés samedi soir.
Al-Hadi Idris, ancien responsable et chef d’un groupe armé, a précisé que la formation du gouvernement serait annoncée depuis l’intérieur du pays dans les prochains jours.
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La signature a inclus le Parti Oumma national, le Parti unioniste démocratique, ainsi que d’autres forces politiques et civiles, en plus du Mouvement populaire de libération du Soudan – Nord, dirigé par Abdelaziz al-Hilu, qui contrôle de vastes territoires et forces militaires dans l’État du Kordofan du Sud et revendique depuis longtemps l’adoption d’un régime laïc au Soudan.
La cérémonie de signature a eu lieu dans la capitale kényane, Nairobi, qui accueille une conférence des forces politiques soudanaises. La charte stipule notamment « l’interdiction de la création de tout parti ou organisation politique sur une base religieuse, ainsi que l’interdiction de toute propagande politique fondée sur la religion ou l’ethnicité ».
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Elle insiste également sur le fait que « la citoyenneté égalitaire est le fondement des droits et des devoirs constitutionnels, sans aucune discrimination fondée sur l’ethnicité, la religion, la culture, la langue ou la région ». La charte souligne en outre la nécessité de garantir les libertés fondamentales et de respecter les conventions internationales relatives aux droits de l’homme, en particulier la justice internationale.
Le texte prévoit également la mise en place d’un « véritable système de gouvernance décentralisé, reconnaissant le droit inaliénable de toutes les régions à gérer leurs affaires politiques, économiques et culturelles ».
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Il est peu probable que ce gouvernement parallèle reçoive une reconnaissance internationale large, mais il illustre la fragmentation du pays après près de deux ans de guerre civile. Toutefois, certains observateurs considèrent cette initiative comme une conséquence naturelle des tentatives de l’armée de monopoliser le pouvoir et de prolonger le conflit.
Selon la charte, les signataires s’accordent sur le fait que le Soudan doit être un « État laïc, démocratique et décentralisé », et prévoient la création d’une « nouvelle armée nationale professionnelle et patriotique, fondée sur une doctrine militaire reflétant la diversité du pays ». Cette armée serait placée, dès sa formation, sous contrôle civil, avec une police et un service de renseignement indépendants, dépourvus de toute affiliation partisane.
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La charte précise que l’une des principales missions du gouvernement sera de préserver l’unité du pays et de mettre fin à la guerre, des objectifs que le gouvernement allié à l’armée, basé à Port-Soudan, n’a pas réussi à atteindre.
Mohamed Hamdan Dogolo (Hemeti), chef des Forces de soutien rapide, avait précédemment partagé le pouvoir avec l’armée et les civils dans le cadre d’un accord conclu après la chute d’Omar el-Béchir en 2019. Cependant, les deux forces ont évincé les civils lors d’un coup d’État en 2021, avant qu’un conflit n’éclate entre elles en raison de désaccords sur leur fusion durant la transition vers un régime démocratique.
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