Politique

Sources révèlent la vérité sur l’arrestation de Moataz Matar : rumeurs d’extradition et manœuvres des Frères musulmans


Au milieu d’une tempête de rumeurs et de spéculations largement diffusées sur les réseaux sociaux, des informations ont circulé ces dernières heures affirmant l’arrestation du journaliste égyptien Moataz Matar et son extradition vers le Caire pour y purger des peines de prison prononcées à son encontre en Égypte. Bien que les médias s’en soient largement emparés, la réalité semble bien plus complexe et demeure entourée de flou officiel et de silence diplomatique. Jusqu’à présent, ni les autorités britanniques ni les autorités égyptiennes n’ont publié de communiqué officiel confirmant ou infirmant une quelconque opération d’arrestation ou d’extradition du journaliste controversé, affilié aux Frères musulmans. Cette absence de position officielle soulève de nombreuses interrogations, d’autant plus que Matar est l’une des voix médiatiques les plus critiques à l’égard du régime égyptien et qu’il vit à l’étranger depuis plusieurs années.

Montée des rumeurs, silence des autorités

Sur les réseaux sociaux, des rumeurs ont évoqué l’arrestation de Matar à Londres en vue de son extradition vers l’Égypte, ce qui représenterait une première dans la coopération judiciaire entre les deux pays concernant les opposants égyptiens en exil.

Cependant, l’absence totale de confirmation officielle des deux côtés laisse ces informations au stade de spéculation non vérifiée.

En se référant à des développements antérieurs, le journal britannique The Telegraph avait révélé en novembre 2023 que le gouvernement britannique avait annulé le visa de séjour de Moataz Matar, l’avait placé sur liste de surveillance et lui avait interdit l’entrée sur le territoire.

Selon le quotidien, Matar était un « visiteur régulier » au Royaume-Uni et avait quitté le pays avant la mise en œuvre de la décision, sans pouvoir y revenir.

Des sources juridiques à Londres précisent toutefois que cette décision ne signifiait pas nécessairement l’émission d’un mandat d’arrêt ou d’une procédure d’extradition. Il s’agirait plutôt d’une mesure administrative liée à la sécurité nationale et à l’immigration. Moataz Matar pourrait donc résider actuellement dans un autre pays européen, ou en Turquie, qui accueille de nombreux journalistes d’opposition affiliés aux Frères musulmans.

Peines sévères prononcées en Égypte

En novembre 2024, la première chambre antiterroriste de la Cour de sûreté de l’État a condamné Moataz Matar par contumace à sept ans de prison pour son implication supposée dans une « cellule médiatique affiliée au groupe terroriste des Frères musulmans ».

La liste des accusés comprend également d’autres figures médiatiques connues comme Hamza Zobaa, Mohamed Nasser, Abdullah El Sherif et El-Sayed Tawakkol, entre autres.

Le verdict mentionne des accusations telles que « diffusion de fausses informations, incitation à la violence, atteinte à l’autorité de l’État, trouble à l’ordre public et appel à la chute du régime », des chefs d’inculpation associés à des activités médiatiques produites et diffusées hors d’Égypte.

Une affaire très sensible

Un membre des Frères musulmans, ayant requis l’anonymat, a révélé que des démarches juridiques et politiques étaient en cours pour empêcher une éventuelle extradition de Moataz Matar s’il était réellement en détention.

Il a affirmé que des contacts intensifs sont établis avec des organisations internationales de défense des droits de l’homme ainsi qu’avec des avocats au Royaume-Uni et ailleurs afin de faire obstacle à toute mesure de remise aux autorités égyptiennes.

Il a ajouté qu’à ce stade, aucune confirmation d’un transfert n’a été reçue, mais que le mouvement prend ces informations au sérieux, les considérant comme un signal d’alerte face à une campagne de ciblage contre les figures de l’opposition à l’étranger. Il a souligné que l’affaire Matar est perçue comme « hautement politique », et qu’une éventuelle extradition représenterait un coup dur pour les médias d’opposition à l’étranger.

La même source a indiqué que des tentatives de sensibilisation sont menées auprès de parlementaires britanniques, de partenaires politiques et de défenseurs des droits humains afin de « tirer la sonnette d’alarme quant à ce qui pourrait être considéré comme une violation des traditions judiciaires britanniques en matière d’asile et de protection politique ».

Elle a conclu en précisant qu’elle avait consulté des juristes à Londres, lesquels ont affirmé que toute procédure d’extradition vers l’Égypte nécessiterait un long processus judiciaire conforme aux conventions des droits de l’homme, un cas de figure encore jamais enregistré dans des affaires similaires.

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