Politique

Soudan – De nouvelles manifestations pour exiger un « régime civil »


Jeudi, des milliers de Soudanais ont pris part à de nouvelles manifestations pour « exiger l’administration civile et la justice », en réponse à l’appel lancé par les Comités de la résistance qui sont à la tête du mouvement actuel; les États-Unis se sont engagés à empêcher le retour de l’aide internationale « sans une réelle percée civile ».

Les forces de sécurité soudanaises se sont déployées massivement et ont fermé les grandes rues du centre de Khartoum, entraînant une paralysie totale dans de nombreuses zones de la capitale.

Le Soudan vit dans des conditions de sécurité et des conditions économiques complexes et dans un état de tension politique; En raison des manifestations qui ont eu lieu il y a plus de 10 mois, il a rejeté les actions du chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, le 25 Octobre 2021, au cours desquelles 119 manifestants ont été tués.

Pour les forces politiques qui participent aux manifestations, la solution à la crise est de « mettre fin à tout ce qui a suivi les actions du 25 Octobre, continuer à démanteler le pouvoir des Frères musulmans, unifier l’armée selon des critères professionnels convenus et rendre justice aux personnes qui ont perdu la vie dans les manifestations actuelles, ainsi qu’aux centaines de personnes qui ont perdu la vie lors du sit-in organisé par l’armée à Khartoum le 3 Juin 2019 » .

Ces nouvelles manifestations font suite au rejet par de larges segments du Soudan des initiatives du « peuple du Soudan » et du « consensus national », qui « ont complètement ignoré les questions de fond et les revendications de la rue, et ont servi de base à la reconstitution du système et des devoirs des Frères musulmans ».

L’initiative du « peuple du Soudan » prévoyait que « l’armée, par l’intermédiaire du Conseil suprême de défense, accorderait les plus hautes autorités souveraines du pays ».

Elle a également approuvé le « rapatriement de fonds, d’actifs et de terres d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, pillés par des éléments de la Convention nationale (aile politique des Frères musulmans) au cours de leur mandat » avant d’être restitués par la Commission nationale à la suite de la révolution de décembre qui a renversé leur régime.

De leur côté, la troïka (Norvège, Royaume-Uni et États-Unis) et l’Union européenne ont réaffirmé qu’elles « ne soutiendraient aucun gouvernement dirigé par un Premier ministre nommé sans le consentement des civils ».

Par l’intermédiaire de son ambassadeur, John Godfrey, qui est arrivé à Khartoum mercredi dernier, les États-Unis ont également affirmé « leur engagement sans réserve en faveur de la transition civile au Soudan ».

Godfrey, premier ambassadeur de son pays au Soudan après 25 ans de réduction de la représentation diplomatique entre les deux pays, souligne que « des milliards de dollars d’aide internationale en attente après les actions du 25 octobre ne seront possibles qu’après une transition civile complète ».

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