Moyen-Orient

La crise de la soif s’aggrave : L’eau à Deir al Balah est plus précieuse que l’or


Dans un cri désespéré exprimant leur besoin urgent, Deir al Balah est témoin d’une crise de l’eau qui s’aggrave jour après jour. Les habitants implorent, et les réserves d’eau diminuent, racontant une histoire de lutte continue pour la survie. Au cœur de Gaza, la ville de Deir al-Balah se bat pour étancher sa soif, confrontée à une crise de l’eau sans précédent.

Le nombre de déplacés a doublé et les bombardements israéliens répétés des ressources en eau ont conduit à une grave pénurie d’eau potable et d’eau pour d’autres usages. Ce rapport met en lumière la situation critique de l’eau dans la gouvernorat central, offrant des témoignages directs des habitants et les défis quotidiens auxquels ils font face pour obtenir de l’eau, la ressource essentielle à la vie.

Crise de l’eau

Deir al-Balah, située dans la gouvernorat central de Gaza, souffre d’une sécheresse sévère et d’une pénurie d’eau aiguë. Cette situation s’est considérablement aggravée en raison de l’augmentation massive des déplacés et des bombardements répétés des infrastructures hydrauliques par les forces israéliennes. Les rapports locaux indiquent que la crise actuelle de l’eau, dans ses aspects humanitaires et logistiques, est une conséquence directe de ces événements tragiques.

Iyad al-Maghari, le maire de Nuseirat, confirme que la gouvernorat connaît une crise de l’eau sans précédent. Les avions israéliens ont bombardé les stations de puits, entraînant l’arrêt de nombreux d’entre eux en raison du manque de carburant nécessaire à leur fonctionnement.

Al-Maghari ajoute que le bombardement des principales sources d’eau et le déplacement d’environ un demi-million de citoyens vers la gouvernorat, surtout après l’annonce d’une opération militaire à Rafah, ont été les principales raisons de la pénurie d’eau.

Les habitants doivent maintenant parcourir de longues distances pour obtenir de l’eau, qu’elle soit potable ou pour d’autres usages, à des prix bien supérieurs au coût original.

Le maire souligne que les équipes techniques spécialisées dans la fourniture d’eau subissent une pression immense en raison du manque de ressources disponibles, ce qui contraste fortement avec la demande croissante et les besoins urgents des citoyens.

Un calendrier de distribution de l’eau a été organisé, la municipalité fournissant une ligne d’eau à chaque zone une fois par semaine pendant quelques heures seulement, ce qui est insuffisant pour répondre aux besoins de base des habitants.

Al-Maghari note que les bombardements israéliens ont endommagé plusieurs stations d’eau, y compris des usines de dessalement, les détruisant complètement dans une tentative claire de priver les habitants de Gaza de leur droit fondamental à l’accès à l’eau.

Doublement des prix

Le secteur privé souffre également de la crise étouffante de l’eau. Khaled Ismail, qui travaille dans la distribution et la vente d’eau potable, dit qu’il ne peut plus fournir d’eau aux habitants comme il le faisait avant la guerre israélienne. Ismail déclare qu’il vendait 10 camions par jour avant la guerre, mais lutte maintenant pour en fournir seulement deux.

Il ajoute que la rareté de l’eau dans la gouvernorat a diminué à 30 % de ce qu’elle était avant la guerre, tandis que la demande a augmenté de plus de dix fois en raison de l’afflux massif de nouveaux déplacés.

Ismail conclut en mentionnant que le prix de l’eau non potable a été multiplié par cinq, ajoutant une pression sur les distributeurs d’eau et les habitants habitués à des prix spécifiques.

Auparavant, l’eau provenait de plusieurs stations, mais maintenant, seules deux stations sont opérationnelles dans toute la gouvernorat, toutes deux sous une pression immense en raison du grand nombre de camions.

Habitués à la rareté des médicaments et des aliments

Dans ces conditions difficiles, des histoires de résilience et de défi émergent. Les habitants de Deir al-Balah parlent de leur lutte quotidienne pour obtenir de l’eau, montrant une force indomptable face à cette crise. Enfants, femmes et personnes âgées participent tous à la recherche d’eau, supportant le fardeau de marcher de longues distances sous un soleil brûlant.

Mohammed Abu Marai, un des déplacés, dit qu’il marche plus de dix kilomètres par jour à la recherche de quelques litres d’eau juste suffisants pour que ses enfants et leur mère puissent boire, ajoutant qu’il ne parle même pas de l’importance des médicaments ou de la nourriture parce qu’ils se sont habitués à cette vie dure depuis plus de huit mois.

Abu Marai ajoute que depuis le début de l’agression israélienne, ils savent bien que la nourriture n’est pas disponible tous les jours et que leurs corps s’y sont adaptés, déclarant que ses enfants pourraient manger une fois tous les deux jours, mais l’eau est une toute autre histoire. S’il ne fournit pas d’eau ne serait-ce qu’un jour, les enfants s’effondrent rapidement.

Les initiatives locales ne suffisent pas

Sous le poids de la crise, les efforts communautaires s’unissent pour alléger le fardeau des habitants. Omar Yassin dit que des initiatives locales émergent toujours ici et là, les voisins partageant l’eau et la distribuant aux familles les plus nécessiteuses. Parfois, des familles mettent en commun leurs ressources pour acheter de petits générateurs pour aider à pomper l’eau des quelques puits encore opérationnels.

Yassin ajoute que malgré ces efforts, il reste un besoin urgent d’une intervention internationale et d’un soutien humanitaire pour sauver la situation de l’eau à Deir al-Balah. Il mentionne que les organisations humanitaires et les associations caritatives travaillent sans relâche pour fournir de l’eau aux habitants, mais que les besoins dépassent de loin les ressources disponibles.

Un appel urgent est lancé à la communauté internationale pour intervenir et fournir le soutien nécessaire pour reconstruire les infrastructures hydrauliques et fournir des sources d’eau propres et sûres aux habitants de Gaza.

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