Rapport : Les Houthis ont reçu une formation en Iran sous la supervision de la Garde révolutionnaire
Après que l’Iran ait nié à plusieurs reprises les allégations de son implication dans la planification des attaques menées par les miliciens houthis contre des navires commerciaux en mer Rouge, le journal Telegraph a rapporté mercredi que les rebelles houthis ont reçu une formation dans une académie navale iranienne sous la supervision de la Garde révolutionnaire.
Le rapport du journal britannique indique qu’environ 200 membres du groupe, qui contrôle de vastes régions du Yémen, ont reçu une formation en Iran à l’Académie des sciences et de la technologie maritimes Khamenei dans la région côtière de Zibakenar, selon des sources de défense.
Le rapport a précisé que les détails de la formation, recueillis par des sources de renseignement en Iran, « révèlent l’implication directe de Téhéran dans l’expansion du conflit au Moyen-Orient », selon le site Web d’Alhurra.
Un cours de formation spécial a été consacré aux combattants étrangers, dont des éléments affiliés au groupe houthi, d’une durée d’environ six mois sous le commandement de la Force Qods, qui fait partie de la Garde révolutionnaire, selon le journal.
L’académie mentionnée a été créée en 2013 sur la côte de la mer Caspienne et, en l’espace de quatre ans, toutes les formations navales de la Garde révolutionnaire, y compris la formation d’agents iraniens, y ont été transférées, selon la même source.
Le premier cours de formation pour les rebelles houthis en sciences et technologies maritimes a commencé en janvier 2020, indiquant que les Houthis étaient logés séparément des autres étudiants, qui étaient empêchés d’interagir avec eux pour éviter toute fuite d’informations de renseignement.
Ces dernières semaines, les Houthis ont intensifié leurs attaques en mer Rouge dans le contexte de la guerre entre Israël et le mouvement du Hamas qui a commencé le 7 octobre.
Les Houthis ciblent des navires commerciaux soupçonnés d’être liés à Israël ou se dirigeant vers des ports israéliens près du détroit de Bab el-Mandeb, à l’extrémité sud de la mer Rouge, déclarant qu’ils mènent ces attaques en solidarité avec Gaza.
Ces attaques menacent la navigation dans le détroit par lequel environ 12 % du commerce mondial est transporté.
Le rapport a également mentionné que l’île de Faroor, une petite île inhabitée au milieu du golfe Persique contrôlée par la marine de la Garde révolutionnaire iranienne, a été utilisée pour « former des mercenaires iraniens ».
Il est à noter que le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Bagheri Kani, a déclaré en décembre dernier que « la résistance (groupe houthi) possède les outils de sa force et agit en fonction de ses décisions et de ses capacités » en réponse aux accusations de la Maison Blanche selon lesquelles Téhéran est « largement impliqué » dans la planification des opérations et qu’elle dispose d’informations de renseignement cruciales pour aider le groupe houthi à cibler les navires.
L’Iran soutient les Houthis mais nie officiellement les armer, le groupe ayant pris le contrôle de la capitale yéménite, Sanaa, après renversement du gouvernement et domine désormais de vastes zones du pays.
