Grand Maghreb

Mohammed El-Senussi : l’héritier du trône et une solution potentielle pour la crise libyenne ?


Après des années de crises politiques majeures et de conflits continus visant directement à perturber la vie politique en Libye, la situation reste loin d’être résolue. Depuis la révolution qui a renversé le colonel Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à la présence de milices et de forces qui ont considérablement impacté la vie publique et politique.

Appels au dialogue

Au cours de cette décennie de troubles, plusieurs figures politiques sont apparues en Libye dans le but de trouver une solution à la crise majeure du pays. L’un des derniers noms à émerger sur la scène politique libyenne est le prince Mohammed El-Senussi, de la famille royale qui dirigeait la Libye avant le régime de Kadhafi.

Le prince Mohammed El-Senussi a appelé à un dialogue direct en Libye entre les parties en conflit. Depuis la Turquie, le prince mène des réunions intensives avec des chefs tribaux, des activistes de la société civile et des partis politiques pour trouver des solutions à la crise actuelle en Libye.

Lors de ses récentes rencontres avec les membres du comité de dialogue ayant participé au Forum de Genève, El-Senussi a souligné que « la légitimité ne découle que de ce que le peuple libyen approuve, et qu’il continue ses efforts pour apporter la paix et la stabilité au pays, avec la monarchie constitutionnelle comme garant pour toutes les composantes du peuple aspirant à un État d’institutions et de droit. »

Inquiétudes concernant le retour de la monarchie

Les récents appels d’El-Senussi ont suscité des craintes de voir renaître le mouvement de la monarchie constitutionnelle dans le pays, d’autant plus que le prince est l’actuel prince héritier de Libye et que Kadhafi avait évincé son père du trône.

Mohammed El-Senussi a déclaré que « le mouvement qu’il a lancé fait face à une campagne de certains visant à le perturber avec de fausses nouvelles. » En Libye, on parle de plus en plus de l’arrivée imminente du prince pour engager un dialogue direct avec les différentes factions libyennes.

Ashraf Bouduwara, président du comité préparatoire de la Conférence nationale pour l’activation de la Constitution de l’indépendance et le retour de la monarchie constitutionnelle en Libye, a déclaré que « les consultations communautaires actuelles et les discussions menées par El-Senussi préparent le terrain à un dialogue national inclusif qui n’exclut aucune partie en Libye. »

Le porte-parole de Mohammed El-Senussi a expliqué que « ce processus est une véritable expression de la vision du prince héritier pour que les Libyens soient les leaders de la solution dans leur pays. Il tient à ce que ces pourparlers, qui se dérouleront bientôt sur le sol libyen, soient un prélude à la réalisation de la paix perdue et au sauvetage du pays du danger imminent de fragmentation menaçant son unité et son existence. »

Perspectives divergentes sur le retour de la monarchie

Le chercheur politique libyen Mehdi Kasbar a soutenu que le prince Mohammed El-Senussi ne connaît guère les événements actuels en Libye, ayant été en exil depuis son enfance. Il n’est que le petit-fils du roi Idris Ier, qui a régné sur la Libye de 1951 à 1969 avant d’être renversé par Kadhafi. Kaspar a noté que les affirmations répétées de Mohammed El-Senussi selon lesquelles il est l’héritier légitime du trône libyen le présentent comme un pacificateur cherchant à établir un dialogue national pour « sauver notre pays des maux des guerres, des querelles et des divisions. » Cependant, Kabpar soupçonne que El-Senussi a des ambitions claires de restaurer la monarchie dans le pays.

Kasbar a également noté que le retour de la monarchie reste très douteux, la popularité et le symbolisme de la famille royale dans l’histoire de la Libye étant insuffisants. Harshaoui met en garde contre l’exploitation politique d’une figure royale qui pourrait être utilisée « comme un outil. »

D’un autre côté, l’analyste politique libyen Hussein Muftah pense que le prince Mohammed El-Senussi pourrait jouer un rôle plus intéressant s’il conditionne son retour à un équilibre avec la classe politique libyenne pour la pousser à adopter une nouvelle constitution visant à rétablir la monarchie.

Muftah a ajouté que la vie politique en Libye, gouvernée sans constitution depuis la chute de Kadhafi en 2011, a effectivement atteint une impasse, marquée par une décennie de désaccords et d’interventions extérieures. Cela est devenu plus évident récemment avec les tentatives infructueuses de l’ONU de résoudre la crise, faisant émerger des noms comme Mohammed El-Senussi.

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