Manœuvre algérienne pour freiner le rapprochement entre le Maroc et la Mauritanie

Une délégation parlementaire algérienne s’est rendue cette semaine à Nouakchott, peu de temps après une visite officielle marocaine qui s’était conclue par plusieurs accords de coopération bilatérale. Cette visite, dirigée par le président de l’Assemblée populaire nationale, Ibrahim Boughali, est interprétée comme une tentative d’Alger de brouiller le rapprochement croissant entre la Mauritanie et le Maroc.
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Ce rapprochement, marqué par des échanges officiels fréquents et une intensification de la coopération économique et sécuritaire, laisse entrevoir un possible changement d’attitude de Nouakchott concernant la question du Sahara. La Mauritanie semble de plus en plus ouverte à l’option marocaine d’autonomie sous souveraineté marocaine, ce qui représenterait un revers diplomatique majeur pour l’Algérie, fervente partisane du Front Polisario.
La récente participation d’une délégation marocaine conduite par le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, au Forum parlementaire économique organisé à Nouakchott, a illustré l’ampleur du partenariat entre les deux pays. Cette coopération s’est matérialisée par de nouveaux accords dans les domaines économique, commercial et de sécurité.
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L’Algérie, qui peine à renforcer son influence en Mauritanie, voit d’un mauvais œil ce rapprochement stratégique avec Rabat. Des responsables mauritaniens ont exprimé à plusieurs reprises leur volonté de bénéficier de l’expertise marocaine, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et de développement des secteurs clés.
Le Maroc et la Mauritanie font face à des défis sécuritaires communs dans la région du Sahel, où les menaces liées au crime organisé et aux groupes armés sont en constante évolution. Rabat entend renforcer la coopération en matière de renseignement et de défense avec Nouakchott pour assurer la stabilité de sa frontière sud.
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Certains analystes estiment que les initiatives diplomatiques d’Alger visent avant tout à montrer qu’elle n’est pas isolée sur la scène régionale. Elles cherchent aussi à rétablir un certain équilibre face au recul de l’influence algérienne dans plusieurs dossiers africains.
Le lien historique, culturel et religieux qui unit le Maroc et la Mauritanie constitue un socle naturel sur lequel les deux pays s’appuient pour bâtir un partenariat stratégique. Même si Nouakchott affirme maintenir une position de neutralité positive sur la question du Sahara, toute évolution vers un soutien explicite à la proposition marocaine serait perçue comme un succès diplomatique majeur pour Rabat.
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L’Algérie, de son côté, considère la Mauritanie comme un prolongement de sa sphère d’influence au Sahel. Elle voit donc tout rapprochement avec le Maroc comme une réduction de son espace géopolitique. Le soutien potentiel de Nouakchott à l’autonomie des provinces du sud marocain porterait un coup sévère à la stratégie algérienne de prolongation du conflit.
Certaines analyses soulignent que les gestes d’Alger envers Nouakchott sont davantage tactiques que stratégiques, tandis que la Mauritanie considère le Maroc comme un partenaire fiable pour répondre à ses priorités économiques et sécuritaires.
Enfin, il convient de rappeler que la Mauritanie constitue pour l’Algérie un accès stratégique à l’Atlantique et aux marchés d’Afrique de l’Ouest. Dans un contexte de tensions régionales croissantes et de ruptures diplomatiques avec des États comme le Mali, le Niger ou le Burkina Faso, Alger cherche à éviter un isolement croissant dans son voisinage.
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