L’Iran fait face à la guerre totale la plus dangereuse avec Israël et les États-Unis

Pezechkian accuse Washington et Tel-Aviv d’encercler son pays de toutes parts, d’exercer des pressions et de freiner le commerce.

Le président iranien Massoud Pezechkian a déclaré que son pays se trouve dans un état de « guerre totale » avec les États-Unis, Israël et l’Europe — une guerre qu’il juge plus dangereuse que celle menée contre l’Irak entre 1980 et 1988.

Dans une interview publiée samedi sur le site officiel du guide suprême iranien, Ali Khamenei, Pezechkian a accusé les États-Unis, Israël et certains pays européens de souhaiter l’effondrement de l’Iran. Il a ajouté : « Nous sommes dans une guerre totale avec les États-Unis, Israël et l’Europe. Cette guerre est plus dangereuse, plus complexe et plus difficile que la guerre avec l’Irak. »

Des enquêtes journalistiques conjointes ont récemment révélé des détails précis sur l’une des plus vastes et des plus audacieuses opérations militaires et de renseignement visant l’Iran depuis des décennies. Israël, avec un soutien américain direct et indirect, aurait mené une campagne multidimensionnelle contre le programme nucléaire iranien, comprenant l’assassinat de scientifiques de haut rang, le ciblage d’installations d’enrichissement et la neutralisation de systèmes de défense aérienne, dans le cadre de ce qui a été appelé « l’opération Narnia », incluse dans une campagne plus large baptisée « Lion ascendant ».

Selon le Washington Post, les préparatifs de guerre étaient presque achevés : des dizaines d’agents entraînés pour Israël se trouvaient sur le terrain en Iran, équipés d’armes nouvelles et sophistiquées. Les pilotes de l’armée de l’air israélienne étaient en alerte, prêts à frapper les infrastructures nucléaires iraniennes, les plateformes de lancement de missiles balistiques et les systèmes de défense aérienne. Israël et les États-Unis — son principal soutien — seraient parvenus, après de longs débats, à une compréhension commune sur le degré d’avancement de l’Iran vers l’acquisition d’une arme nucléaire, tandis que des manœuvres diplomatiques visaient à détourner l’attention de Téhéran d’une éventuelle attaque.

Pezechkian a souligné : « Pendant la guerre avec l’Irak, la situation était claire : ils tiraient des missiles et nous savions où riposter. Aujourd’hui, ils nous encerclent de tous côtés, exercent des pressions, freinent notre commerce et élèvent le niveau des attentes au sein de la société dans différents domaines. »

Le 13 juin dernier, Israël a lancé, avec le soutien des États-Unis, une attaque contre l’Iran qui a duré douze jours. Téhéran a répliqué avant que Washington n’annonce un cessez-le-feu.

Ces événements ont inclus des frappes américaines visant des installations nucléaires iraniennes. Israël et les États-Unis accusent l’Iran de chercher à produire des armes nucléaires, tandis que Téhéran affirme que son programme est strictement pacifique et destiné notamment à la production d’électricité.

Les attaques israéliennes et américaines, larges et multiformes, contre le programme nucléaire iranien ont ébranlé le Moyen-Orient, alimenté un désir iranien de riposte, et compromis — du moins pour l’instant — la possibilité d’un accord diplomatique limitant les activités nucléaires de Téhéran sous stricte supervision internationale.

Israël considère l’Iran comme son ennemi juré. Les deux pays s’accusent mutuellement depuis des années d’opérations de sabotage et d’attaques cybernétiques.

Israël annonce régulièrement l’arrestation d’espions présumés au profit de Téhéran. La dernière affaire en date concerne l’arrestation d’un Israélien soupçonné d’avoir filmé les abords de la maison de l’ancien Premier ministre Naftali Bennett sur instruction des services de renseignement iraniens.

La police a indiqué, dans un communiqué, qu’avec le service de sécurité intérieure (Shin Bet), elle avait interpellé un habitant de Rishon LeZion, au sud de Tel-Aviv, pour avoir filmé près de la résidence de Bennett.

Elle a précisé que Vadim Kobrianov, un Israélien de 40 ans, avait été arrêté en décembre 2025, soupçonné d’infractions sécuritaires sous la direction d’agents iraniens.

Selon la police, Kobrianov aurait pris des photos près de la maison de Bennett, communiqué avec des responsables iraniens et reçu la consigne d’acheter une caméra embarquée pour accomplir cette mission. Il aurait également mené diverses tâches de sécurité, transmettant des clichés pris dans sa ville et d’autres localités, en échange de paiements variables. Le parquet central doit déposer un acte d’accusation contre lui devant le tribunal de Lod.

Il y a quelques jours, des médias israéliens ont rapporté qu’un groupe iranien avait piraté le téléphone de Bennett, qui contenait les numéros de hauts responsables de la sécurité.

Au cours des deux dernières années, les autorités israéliennes ont annoncé à plusieurs reprises l’arrestation de dizaines d’Israéliens soupçonnés d’espionnage au profit de l’Iran, lequel est resté silencieux face à ces allégations. La plupart sont poursuivis pour des missions présumées, comme la surveillance d’anciens et d’actuels responsables israéliens, la prise d’images de sites militaires, sécuritaires et stratégiques, ou encore l’écriture de slogans sur des murs en échange de paiements en cryptomonnaies.

En juin dernier, Israël, avec le soutien des États-Unis, a mené une guerre contre l’Iran durant douze jours, à laquelle Téhéran a répondu, avant que les États-Unis n’annoncent un cessez-le-feu.