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L’Iran cherche à se rapprocher du Soudan pour établir une présence dans la mer Rouge


L’analyste politique Ashraf El-Ashry du Centre Al-Ahram a révélé que le rapprochement entre le Soudan et l’Iran à ce stade comporte des implications graves qui perturbent l’équation militaire entre l’armée soudanaise et les forces de soutien rapide, précisant que le gouvernement soudanais souhaitait ce rapprochement pour obtenir plus de drones, où Téhéran excelle dans leur fabrication.

El-Ashry a ajouté que toute intervention de la part de l’Iran dans la guerre actuelle au Soudan entraînerait une escalade du conflit et une exacerbation de la situation dans la région, d’autant plus que Téhéran cherche à englober la région et à établir une présence dans la mer Rouge à travers la ville de Port-Soudan pour faire face aux États-Unis, ce qui entraîne un changement clair dans les règles du jeu et dans les affrontements.

Des signes de rapprochement sont récemment apparus entre le Soudan et l’Iran, suite à des rapports médiatiques occidentaux en début de mois, indiquant que Téhéran avait fourni des armes à l’armée soudanaise dans sa guerre contre les forces de soutien rapide, suscitant un large débat sur l’expansion de l’influence de l’Iran en Afrique.

L’Iran a salué la volonté du Soudan de « réactiver les relations entre Téhéran et Khartoum », soulignant la nécessité d’ouvrir une nouvelle page renforçant le parcours des relations diplomatiques entre les deux pays, considérant que la reprise des relations compense les opportunités décrites comme « perdues », selon l’agence de presse officielle iranienne IRNA.

Dans le même contexte, le Dr Mohamed Abdelkarim, chercheur en affaires africaines, a déclaré que le rapprochement soudano-iranien faisait partie d’un processus plus large visant à sortir Khartoum de sa crise actuelle, face à l’aggravation de l’intervention de parties régionales arabes et africaines en faveur des milices de soutien rapide, et à l’imposition de choix douloureux sur Khartoum, tout en marginalisant son rôle dans la recherche d’un allié fort.

Abdelkarim a ajouté que Khartoum vise à renforcer sa position de négociation face au soutien rapide et à certaines puissances régionales qui soutiennent ouvertement le rôle de ces forces dans la transition, à travers un soutien logistique, financier, politique et militaire, et que le Conseil de souveraineté exclut tout rôle futur pour ces forces dans leur forme actuelle, affirmant que ce rapprochement ajoute à l’intensité du conflit plutôt que d’atteindre une nouvelle phase.

En ce qui concerne le fait que l’Iran soit un mandataire au Soudan, le Dr Mohamed El-Abadi, expert en affaires iraniennes, a déclaré à Al-Masri al-youm que l’Iran ne pourrait jamais avoir de mandataires à Khartoum, et que le gouvernement soudanais ne permettrait pas cette action, même si Téhéran, de manière rusée, cherchait à pousser ce dossier en rétablissant des relations.

El-Abadi a mentionné que le président du Conseil de souveraineté de transition, le général Abdel Fattah al-Burhan, a amené l’Iran au Soudan comme « celui qui appelle au secours en allumant le feu », pour être une force dissuasive contre les milices de soutien rapide en fournissant à Khartoum des drones, en particulier le Shahed 136, soulignant que ce qui se passera ensuite sera crucial dans cette relation.

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