Les rebelles Houthis paradent à Al-Hudaydah, l’ONU « préoccupée » – Yémen
L’ONU a exprimé, jeudi, sa préoccupation après la parade militaire organisée par les rebelles Houthis dans la ville stratégique d’Al-Hudaydah (ouest).
C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Al-Hudaydah (MINUAAH) au Yémen.
« La MINUAAH exprime sa profonde préoccupation après la parade militaire organisée à Al-Hudaydah aujourd’hui, en violation de l’accord sur cette ville », indique le communiqué de la mission onusienne au Yémen.
« La MINUAAH suit de près la situation et réitère son appel aux dirigeants d’Ansar Allah (Houthis) pour qu’ils respectent pleinement leurs obligations en vertu de l’Accord sur Al-Hudaydah, notamment de faire disparaître de la ville toutes les manifestations de la présence militaire », poursuit le communiqué.
La mission onusienne a souligné qu’« il est impératif de tout mettre en œuvre pour assurer la protection de la population locale à travers la pleine mise en œuvre de l’accord ».
Il s’agit du premier défilé militaire organisé par les Houthis dans la ville côtière d’Al-Hudaydah depuis fin 2018.
Mardi soir, la MINUAAH a déclaré avoir constaté une importante présence militaire Houthis dans la ville, et appelé les dirigeants Houthis « à s’abstenir de toute action susceptible de contribuer à une escalade, dans l’intérêt de tous les Yéménites ».
Pour l’heure les Houthis n’ont émis aucun commentaire au sujet du communiqué de la mission de l’ONU au Yémen.
La MINUAAH, a été créée par la résolution 2452 du Conseil de sécurité, peu après la signature de l’Accord de Stockholm en décembre 2018, entre le gouvernement yéménite et les rebelles Houthis.
Selon l’Accord de Stockholm, les parties au conflit sont convenues du retrait de tout élément militaire de la ville côtière d’Al-Hudaydah (ouest), d’un mécanisme de mise en œuvre de l’échange de prisonniers et d’une déclaration d’entente sur Ta’izz (sud-ouest).
L’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, avait annoncé le 2 août que le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale et les rebelles Houthis, ont convenu de prolonger la trêve en vigueur depuis le 2 avril au Yémen pour deux mois supplémentaires.
Début avril, les belligérants avaient signé une trêve de deux mois, la première en huit ans de conflit, qui oppose les rebelles Houthis – alliés de l’Iran – au gouvernement yéménite soutenu par une coalition militaire arabe menée par l’Arabie saoudite.
La trêve a été reconduite, par la suite, pour deux mois supplémentaires, début juin.
Les obligations des parties dans la trêve comprennent un cessez-le-feu, l’ouverture de routes bloquées dans la ville de Ta’izz assiégée par les rebelles, un élargissement des vols en provenance et à destination de l’aéroport de la capitale Sanaa, qui était fermé au trafic civil, ainsi que la réouverture des ports de la région stratégique d’Al-Hudaydah (ouest).
Le Yémen est en proie à la violence et à l’instabilité depuis 2014, lorsque les rebelles Houthis, alliés de l’Iran, ont pris le contrôle de la majeure partie du pays, y compris la capitale Sanaa.
Une coalition conduite par l’Arabie saoudite est entrée en guerre au début de 2015 pour ramener le gouvernement yéménite au pouvoir.
Le conflit, qui dure depuis huit ans, a engendré l’une des pires crises humanitaires au monde.