Golfe Persique

Les manifestations en Jordanie sont hors de contrôle après la mort d’un policier


Un officier jordanien a été tué dans des affrontements avec des manifestants dans la région d’Al Husseiniya, dans la province de Ma’an dans le sud du pays, jeudi après-midi, alors que la province était en pleine contestation, à cause de grèves dans le secteur des transports, pour réclamer une baisse du prix du pétrole, qui a commencé à s’étendre à d’autres provinces. On craint que le pays ne sombre dans la violence et le chaos après que l’Ambassade des États-Unis ait averti ses citoyens de se rendre dans le sud, alors que les autorités ne font que considérer le dossier comme une question de sécurité, malgré ses causes sociales et économiques.

Dans un communiqué, la police a déclaré que l’officier avait été tué « à la suite d’un coup de feu dans la région de la tête alors qu’il était aux prises avec des émeutes menées par un groupe de vandales et de hors-la-loi dans la région de Husseiniya, dans la province de Ma’an », dans une tentative des autorités de condamner les mesures que le chef du gouvernement Bisher Al-Khasawneh n’a pas réussi à étouffer dans ce que les observateurs considèrent comme la désobéissance civile.

La ville a déjà connu des troubles civils avec des prix plus élevés du carburant et une réduction des subventions, mais les manifestations actuelles se sont étendues à d’autres provinces, laissant les autorités dans un état de trouble, s’accrochant à la théorie de la conspiration, et tentant ainsi de dénoncer les manifestations comme subversives, après que les tentatives d’aventure avec les pauvres ont échoué, en leur offrant de l’aide en dépit des conditions économiques.

La police a ajouté : « Nous frapperons avec une main de fer tous ceux qui tentent d’attaquer des personnes et des biens publics et menacent la sécurité du pays et du citoyen ».

Selon des témoins, un long convoi de véhicules blindés a été vu entrer dans Ma’an, tandis que des renforts ont été envoyés dans le quartier où l’officier de police a été tué.

Une source de sécurité avait indiqué précédemment que l’officier avait été abattu par des assaillants inconnus au cours des affrontements dans la zone d’Al Husseiniya à Ma’an. Quatre autres membres des forces de sécurité ont été blessés, selon des témoins, et des jeunes ont eu des accrochages avec la police dans plusieurs quartiers pauvres de la ville ainsi que dans la ville très peuplée de Zarka, au nord-est de la capitale, Amman.

Les forces anti-émeutes ont lancé des gaz lacrymogènes dans le quartier d’Al Jabal al-Abiad à Zarka pour disperser les manifestations dans la deuxième ville jordanienne la plus peuplée.

Des témoins ont également rapporté que des dizaines de jeunes avaient manifesté dans le quartier d’Al-Tafayla à Amman, où des manifestants arborant des slogans antigouvernementaux se sont affrontés par la police.

Selon des témoins, des jeunes ont mis le feu à des pneus sur une autoroute principale entre la capitale et la mer Morte, faisant ainsi obstacle à la circulation.

Dans le nord du pays, près de la frontière avec la Syrie, des jeunes ont affronté la police dans plusieurs quartiers de la ville d’Irbid.

Des escarmouches sporadiques se sont étendues à des villes plus petites de la région, où la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes qui les jetaient.

Le gouvernement tenta d’étouffer les manifestations en vain, se servant d’abord de ses bras traditionnels pour faire savoir à la rue qu’il envisageait sérieusement de réformer en dépit de conditions internationales défavorables. Des députés qui s’étaient exprimés tentaient de calmer les ardeurs et d’affirmer que la crise serait passagère et ne reviendrait pas à la désobéissance civile.

Le député Aref Saïda, membre de la Commission interministérielle des représentants du gouvernement, a exprimé l’espoir que le problème serait résolu dans les plus brefs délais, mais a demandé au peuple de « s’engager avec le gouvernement parce que la situation économique est difficile pour tout le monde ».

Dans son communiqué de mercredi, le Sénat a exigé « des moyens de sagesse et de préservation de la sécurité et de la stabilité de la nation », reconnaissant « l’ampleur des pressions économiques et des conditions de vie des citoyens ».

Le pouvoir et les forces qui le soutiennent soutiennent soutiennent la théorie de la conspiration en accusant sans même l’un d’entre eux d’avoir manipulé les mouvements à son avantage. La Fédération générale des syndicats de Jordanie s’en est pris à des gens qu’elle n’avait pas nommés, les accusant d’avoir organisé des grèves de camions à son propre ordre du jour.

La gravité de ces actes survient plus d’un an après l’incident de la tuerie, au cours duquel l’ancien prince héritier de Jordanie, Hamza Ben Al Hussein, a été accusé de chercher à accéder au trône et à accéder au trône du royaume par incitation.

L’ambassade américaine, signalant que la situation s’était détériorée avec l’escalade des manifestations, a lancé un ultimatum de sécurité interdisant aux fonctionnaires américains de se rendre dans le sud de la Jordanie, à titre personnel ou officiel.

La tension s’est accrue à Ma’an et dans plusieurs autres villes du sud de la Jordanie, après des jours de grèves sporadiques organisées par les chauffeurs de camions pour protester contre la hausse des prix du carburant.

Le Gouvernement s’est engagé à examiner les revendications des grévistes, mais a déclaré qu’il avait déjà versé plus de 500 millions de dinars (700 millions de dollars) pour maîtriser la hausse des prix du carburant cette année.

Toutefois, des responsables ont fait valoir qu’il n’était pas possible de dépenser davantage pour soutenir les prix en raison des restrictions imposées par un programme de réforme économique soutenu par le FMI.

Les boutiques de Ma’an et de nombreuses autres villes jordaniennes ont fermé leurs portes mercredi en signe de solidarité avec les demandes du gouvernement de réduire les prix de l’essence, dont les chauffeurs disent qu’ils ont subi des pertes commerciales.

Des militants en grève ont menacé d’organiser des manifestations dans les villes des gouvernorats du vendredi pour pousser le gouvernement à revenir sur ses décisions.

Dans le passé, la Jordanie a été le théâtre de troubles civils dus à la colère des citoyens devant les autorités, qui se sont ressentis de la dégradation des conditions de vie, de la corruption et de la hausse des prix du carburant, conséquences des guerres en Ukraine sur le plan international.

L’économie jordanienne est tributaire des dons et de l’aide internationale, du Golfe et de certains revenus du secteur du tourisme, mais les conditions internationales actuelles, en particulier à la suite de l’épidémie de Corona, ont mis l’économie du pays dans un état de déclin.

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