Les « gaz » de la guerre en Ukraine équivalent aux émissions de 120 millions de voitures en un an
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La guerre en Ukraine, qui a débuté il y a trois ans, a généré 229,7 millions de tonnes équivalentes de dioxyde de carbone, selon un rapport spécialisé.
D’après le rapport publié par l’Initiative de calcul des gaz à effet de serre causés par la guerre (IGGAW) à l’occasion du troisième anniversaire de l’invasion russe, ce chiffre correspond aux émissions produites par 120 millions de voitures en une année ou à la totalité des émissions annuelles de l’Autriche, de la Hongrie, de la République tchèque et de la Slovaquie réunies.
L’initiative a souligné que les émissions ont augmenté de 30 % au cours de la dernière année du conflit, selon l’agence de presse espagnole.
Selon le rapport, les combats ont été la principale source d’émissions de dioxyde de carbone au cours des trois dernières années, représentant 82,1 millions de tonnes et poursuivant leur croissance en 2024, malgré l’utilisation accrue de drones.
La reconstruction des bâtiments et des infrastructures endommagées est restée le deuxième secteur émettant le plus de dioxyde de carbone au cours des trois années d’invasion, bien que sa croissance ait ralenti en 2024, en raison de la stabilité relative des lignes de front.
En revanche, les émissions qui ont fortement augmenté l’année dernière sont celles générées par les incendies de forêt liés au conflit, qui constituent le troisième secteur le plus émetteur de CO₂, avec environ 48,7 millions de tonnes depuis 2022.
Le rapport souligne que ces incendies ont été particulièrement dévastateurs en 2024, se produisant principalement le long des lignes de front, à proximité de celles-ci ou dans les zones frontalières.
Incendies, explosions et climat
Les combats, combinés à une sécheresse estivale sévère dans la majeure partie de l’Ukraine, ont entraîné une augmentation de 113 % de la superficie touchée par les incendies de forêt liés au conflit, comparé à la moyenne annuelle des deux premières années de guerre.
Le rapport précise : « Étant donné que l’intervention des pompiers en zone de guerre est dangereuse, ces incendies continuent de se propager hors de tout contrôle, gagnant en ampleur et en intensité. »
Il ajoute que 2024 constitue un exemple préoccupant de l’interaction entre le changement climatique et les conflits armés, chacun exacerbant l’autre, ce qui accélère encore le réchauffement climatique.
D’autres secteurs ont également contribué aux émissions de dioxyde de carbone liées à la guerre depuis 2022 :
- Les attaques contre les infrastructures énergétiques, avec un impact particulièrement marqué sur les compagnies pétrolières en 2024.
- L’aviation civile, en raison de la fermeture de l’espace aérien, obligeant à allonger les trajets aériens.
En outre, les déplacements des réfugiés ukrainiens ont généré 3,3 millions de tonnes d’émissions de CO₂ au cours de ces trois années, bien que cette contribution soit désormais très faible en 2024.