Les anti-inflammatoires font plus de mal que de bien
Touchant près de 10 millions de Français aujourd’hui, selon l’Inserm, l’arthrose est la première cause de consultations après les maladies cardiovasculaires dans les pays développés. La prévalence de l’arthrose augmente avec l’âge. Ainsi, 65% des patients atteints ont plus de 65 ans.
Actuellement, les seules solutions proposées aux patients ne peuvent que soulager la douleur associée à l’arthrose afin d’améliorer leurs conditions de vie quotidiennes. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont souvent prescrits à cette fin. Cependant, la communauté médicale manque d’information sur les effets à long terme de ces médicaments sur la progression de la maladie.
Arthrose : les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont inefficaces
Une nouvelle étude du Département de radiologie et d’imagerie biomédicale de l’Université de Californie s’est penchée sur la question. Selon ses résultats, présentés à la réunion annuelle de la Radiological Society of North America, les AINS pourraient, à long terme, aggraver l’inflammation des articulations, en particulier celles du genou.
Dans cette étude, 277 patients atteints d’arthrose du genou modérée à grave et traités de façon prolongée par des AINS pendant au moins un an ont participé. Ils ont été comparés à un groupe témoin de 793 personnes qui n’ont pas pris d’AINS. Chaque volontaire a subi une IRM du genou au début de l’étude, puis pendant quatre années supplémentaires afin d’observer l’évolution de l’inflammation.
L’inflammation articulaire pourrait empirer avec les AINS
Résultat : Les chercheurs n’ont trouvé aucun avantage à long terme de l’utilisation des AINS. Au contraire, l’inflammation des articulations et la qualité du cartilage étaient plus mauvaises chez les participants prenant des AINS que chez ceux du groupe témoin. Ces effets indésirables se sont même aggravés après quatre ans de suivi.
« Dans ce grand groupe de participants, nous avons pu montrer que les AINS n’offrent aucun mécanisme de protection pour réduire l’inflammation ou ralentir la progression de l’arthrose de l’articulation du genou », a déclaré la Dre Johanna Luitjens, principale auteure de l’étude, dans un communiqué. « L’utilisation des AINS pour leur fonction anti-inflammatoire s’est souvent répandue parmi les patients atteints d’arthrose au cours des dernières années et devrait être revue, car un impact positif sur l’inflammation articulaire n’a pas pu être démontré », a-t-elle conclu.