Moyen-Orient

L’Assemblée générale se prépare à voter sur l’arrêt de la guerre à Gaza après l’échec du Conseil de sécurité

Le projet de texte présenté à l'Assemblée générale des Nations Unies ressemble beaucoup à une résolution rejetée par le Conseil de sécurité en raison du veto américain


L’Assemblée générale des Nations Unies tiendra mardi une réunion spéciale pour discuter de la situation à Gaza, comme l’a annoncé dimanche le porte-parole du président de l’Assemblée, suite à l’échec du Conseil de sécurité vendredi pour voter en faveur d’un « cessez-le-feu humanitaire » dans le territoire palestinien en raison de l’obstruction de Washington à la résolution en ce sens.

Le porte-parole a déclaré dans un communiqué que la réunion, prévue mardi après-midi, avait été demandée par des représentants de l’Organisation de la coopération islamique et du Groupe arabe.

Selon des sources diplomatiques, l’Assemblée générale, dont les résolutions ne sont pas contraignantes, peut examiner le projet de texte. Le projet de texte aborde largement la résolution rejetée par le Conseil de sécurité vendredi en raison du veto américain.

Le texte exprime sa préoccupation face à la « situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza » et « demande un arrêt immédiat des hostilités pour des raisons humanitaires ». Il appelle également à la protection des civils, à la fourniture d’aide humanitaire et à la libération « immédiate et inconditionnelle » de tous les otages.

Les États-Unis ont utilisé leur veto vendredi contre une résolution du Conseil de sécurité appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza malgré la pression du secrétaire général de l’ONU, qui a dénoncé la « punition collective » subie par les Palestiniens.

Treize des 15 membres du Conseil ont voté en faveur de la résolution, les États-Unis s’y opposant et le Royaume-Uni s’abstenant de voter sur le texte proposé par les Émirats arabes unis.

Le ministre des Affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi, a déclaré que les Arabes sont en désaccord avec Washington sur la fin des « atrocités israéliennes », soulignant qu’Israël se concentre sur des objectifs au-delà de ses objectifs déclarés pour la guerre à Gaza, la décrivant comme un effort systématique pour vider la bande de Gaza de sa population.

La session a eu lieu après que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a invoqué l’article 99 de la Charte de l’Organisation internationale, lui permettant de « porter à l’attention » du Conseil un dossier qui « pourrait mettre en danger la paix et la sécurité internationales », dans la première activation de cet article depuis des décennies. Les Américains, alliés d’Israël, ont réitéré vendredi leur rejet d’un cessez-le-feu.

Le vice-ambassadeur américain, Robert Wood, a déclaré : « Nous ne soutenons pas les appels à un cessez-le-feu immédiat. » Il a ajouté : « Cela ne mènera qu’à semer les graines d’une guerre future, car le Hamas n’a pas de désir de paix permanente », exprimant également des regrets pour le manque de condamnation des attaques du Mouvement islamique le 7 octobre, qualifiant cela de « défaillance morale ».

La campagne militaire israélienne a contraint la grande majorité des 2,3 millions d’habitants de Gaza à quitter leurs foyers, et beaucoup ont été déplacés plusieurs fois. Avec l’intensification des combats dans l’ensemble de la bande, les habitants et les agences des Nations Unies affirment qu’il n’y a désormais aucun refuge sûr, tandis qu’Israël en doute, et les Palestiniens insistent sur le fait que la campagne israélienne s’est transformée en une guerre de terre brûlée pour se venger de l’ensemble de la population de la bande.

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