L’Algérie impose un fardeau aux fournisseurs avec une décision hostile les empêchant de traiter avec les ports marocains
L'Association Professionnelle des Banques et des Institutions Financières en Algérie a interdit toutes les opérations d'expédition ou de transit par les ports marocains, une mesure qui pourrait faire grimper les coûts d'importation
Les entreprises algériennes sont désormais interdites d’importer ou d’exporter des marchandises passant par les ports marocains par une décision officielle de leurs autorités. Cette décision inattendue risque d’avoir des conséquences sur la dépendance du pays à l’importation, intervenant quelques jours seulement après que l’Algérie a fermé ses portes aux prêts pour plusieurs pays qui discutaient de leur adhésion à l’initiative internationale lancée par le roi marocain Mohammed VI. L’initiative vise à faciliter leur accès à l’océan Atlantique, discutée à Marrakech.
L’Association Professionnelle des Banques et des Institutions Financières en Algérie a informé les gestionnaires des ports algériens que « dans le cadre des opérations de commerce extérieur, toute localisation de contrats de transport impliquant le réexpédition ou le transit par les ports marocains est rejetée. » Ces informations ont été rapportées par le site web marocain « Assahifa ».
Les autorités concernées ont exhorté « les acteurs économiques à s’assurer que les opérations d’expédition ou de transit par les ports marocains ne sont pas effectuées. »
Cette décision impose des charges financières aux importateurs algériens qui devront demander aux compagnies d’expédition d’éviter le passage des navires par les ports marocains, ce qui augmentera les coûts.
Le site d’information marocain « Akhbarona » a cité l’expert économique Mohsen Al-Jafari déclarant : « Les seuls touchés par cette décision sont les hommes d’affaires algériens », notant qu’ils « supporteront le coût supplémentaire du remplacement des ports marocains adjacents à leur pays. »
Ce n’est pas la première fois que les autorités algériennes prennent une décision économique antagoniste. En juillet 2022, l’Association Professionnelle des Banques et des Institutions Financières en Algérie a pris une mesure similaire pour arrêter les échanges commerciaux avec l’Espagne après que Madrid a déclaré reconnaître le Sahara marocain et a approuvé la proposition d’autonomie sous la souveraineté du Royaume.
À la fin de décembre, l’Algérie a fermé les comptes de prêts accordés aux gouvernements du Mali, du Niger, du Burkina Faso, de la Guinée, de la Guinée-Bissau et du Bénin, qui ont rejoint l’initiative internationale marocaine visant à faciliter l’accès des pays sahéliens à l’océan Atlantique.
Il semble que l’enthousiasme des pays africains à rejoindre l’initiative marocaine a porté un coup douloureux à la diplomatie algérienne. Les tentatives de l’Algérie pour renforcer son influence dans la région semblent avoir échoué.
Dans son discours lors du 48e anniversaire de la Marche Verte, le roi Mohammed VI a appelé à « permettre au groupe de pays sahéliens d’accéder à l’océan Atlantique pour leur bénéfice », soulignant que le succès de cette initiative dépend de la modernisation de l’infrastructure des pays sahéliens et de leur connexion aux réseaux de transport et de communication régionaux.
Il a déclaré : « L’Afrique a maintenant plus que jamais besoin d’initiatives audacieuses et innovantes pour encourager l’entrepreneuriat privé et libérer son plein potentiel pour notre continent. »
Les observateurs estiment que le démarrage fort de l’initiative atlantique a approfondi l’état de confusion dans la diplomatie algérienne. Les décisions récentes, dont son échec à bloquer la présidence du Maroc au Conseil des droits de l’homme, signalent un isolement international accru.