La nomination de l’avocat d’Al-Bachir comme ministre de la Justice.. un signal du retour des figures de l’ancien régime

La nomination d’Abdallah Darrf ne peut être dissociée de la tentative de Burhan de s’assurer le soutien du courant islamiste et des dirigeants influents de l’ère Bachir dans sa lutte contre les Forces de soutien rapide.
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La décision du Premier ministre soudanais désigné, Kamal Idriss, de nommer Abdallah Darrf ministre de la Justice a déclenché une vague d’indignation populaire et politique, soulevant de vives interrogations sur les intentions réelles de l’autorité de transition, notamment quant à ses relations avec les figures de l’ancien régime renversé par une révolution populaire.
Darrf, membre connu du Parti du Congrès national, qui dominait sous l’ère du président déchu Omar el-Bachir, a occupé un rôle de premier plan dans l’équipe de défense de Bachir et d’autres cadres du régime lors de leurs procès post-révolution. Sa désignation à la tête d’un ministère aussi sensible que celui de la Justice est largement perçue comme un signe clair d’une tentative de réhabilitation politique de l’ancien régime, ce qui alimente l’inquiétude d’une grande partie de la population soudanaise, encore marquée par le coût humain et social du soulèvement.
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Selon des analystes, cette nomination s’inscrit dans une stratégie du général Abdel Fattah al-Burhan visant à rallier les soutiens du courant islamiste et les anciens piliers de l’appareil de pouvoir de Bachir, afin de consolider son pouvoir face à la pression des Forces de soutien rapide (FSR). Elle fait partie d’un jeu d’alliances politiques clairement orienté vers la pérennisation du pouvoir militaire, au mépris des revendications populaires et des aspirations des forces révolutionnaires.
Pour les opposants au régime actuel, la nomination de Darrf est une trahison manifeste des sacrifices consentis par le peuple soudanais, qui a renversé un régime autoritaire après des décennies de répression et de corruption. Ils dénoncent le retour au pouvoir de figures honnis, en particulier dans un secteur aussi crucial que celui de la justice, considéré comme un pilier de la transition et de la réconciliation nationale.
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Cette décision ravive les craintes d’un gel ou d’une manipulation politique du processus de justice transitionnelle, censé répondre aux crimes de l’ancien régime.
La nomination intervient dans un contexte explosif, alors que la guerre entre l’armée et les FSR se poursuit, et que Burhan est régulièrement accusé de pactiser sur le terrain avec des figures islamistes pour reprendre le contrôle du pays. Ces soupçons semblent se confirmer à travers une série de nominations et de décisions révélant une volonté de réintégrer d’anciens responsables dans le paysage politique.
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Des rapports ont d’ailleurs révélé l’existence de rencontres secrètes entre des militaires et des ex-dirigeants du régime Bachir, au Soudan ou via des médiateurs régionaux, pour constituer un nouveau front politique allié à l’armée dans son combat contre les FSR dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti).
Dans ce même cadre, le Premier ministre Kamal Idriss semble avoir cédé aux pressions des mouvements armés membres de la « force conjointe », alliés à l’armée, en conservant leurs ministres dans la nouvelle composition gouvernementale, dont Jibril Ibrahim, chef du Mouvement pour la justice et l’égalité, maintenu à la tête du ministère des Finances malgré de fortes critiques sur sa gestion.
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D’après des observateurs, Idriss est pris en étau entre l’armée et les factions armées, ce qui affaiblit sa capacité à agir comme un véritable Premier ministre de transition légitime et rassembleur.
Dans un pays ravagé par la guerre et la crise économique, le peuple perçoit cette nomination comme une régression majeure, une tentative d’enterrer la révolution et de normaliser le retour de l’ancien régime, sans aucun reconnaissance des crimes passés ni engagement envers la justice.
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En somme, cette décision illustre l’impasse dans laquelle se trouve la transition soudanaise, tiraillée entre le besoin de satisfaire les élites traditionnelles et l’incapacité à construire un projet national fédérateur, risquant ainsi de reproduire l’ancien système dans un contexte encore plus fragile et polarisé.
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