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La mise en jeu d’Al-Burhan sur ce qu’il reste du Soudan en faveur de la volonté de l’Iran – Une initiative qui va lui retourner la situation

Rétablissement des Relations Diplomatiques : Une nouvelle confirmation de la proximité d'Al-Burhan avec l'Iran, une alliance au profit des intérêts des Forces de Soutien Rapide


Abdel Fattah Al-Burhan est prêt à parier ce qu’il reste du Soudan en déclin pour la volonté de l’Iran, une initiative qui va lui retourner la situation par des forces opposées à toute présence de Téhéran dans la mer Rouge.

Khartoum – La décision du Soudan de reprendre les relations avec l’Iran réaffirme que le chef de l’armée soudanaise, le lieutenant-général Abdel Fattah Al-Burhan, cherche à renforcer ses liens avec Téhéran et à transmettre des messages aux pays régionaux indiquant qu’il a des alternatives. Les observateurs pensent que cette orientation causera plus de problèmes au chef de l’armée que de gains.

La décision de rétablir les relations diplomatiques avec l’Iran fait suite à la révélation par « Al-Arab » le 9 août de l’année dernière dans un article intitulé « Téhéran Investit au Soudan comme une Porte d’Accès à la Mer Rouge », concernant l’envoi par l’Iran d’un envoi d’armes à l’armée soudanaise à travers l’est du Soudan. Cela était en échange d’engagements de figures affiliées au mouvement islamique loyal à Téhéran, promettant une coopération et facilitant son influence dans la mer Rouge si un soutien militaire était fourni à l’armée pour résister à la guerre.

Le journal a également confirmé le rôle joué par les islamistes soudanais dans resserrer l’étau sur Al-Burhan et le tirer vers des alliances idéologiques dans la région. Des informations circulent sur les dirigeants du parti du Congrès national dissous qui empêchent le retour à la table des négociations à Djeddah entre l’armée et les Forces de Soutien Rapide, qui ont exprimé leur volonté de paix à plusieurs reprises.

Le rapprochement avec l’Iran aura un impact sur les positions régionales et internationales sur la guerre au Soudan qui ont adopté des positions impartiales contre Al-Burhan.

Les observateurs disent que cette démarche aura des répercussions négatives sur les positions de divers pouvoirs régionaux et internationaux sur la guerre au Soudan, qui ont adopté des positions impartiales contre le chef de l’armée. Ce développement favorise le chef des Forces de Soutien Rapide, le lieutenant-général Mohamed Hamdan Dogolo (Hemeti), qui a beaucoup mis en garde contre les dangers des orientations prises par son rival Al-Burhan.

Ils ajoutent que le chef de l’armée pourrait brûler les ponts avec de nombreux pays qui voient Téhéran comme une menace régionale et doutent de ses intentions cachées. Le moment du rétablissement des relations n’est pas sans messages politiques, indiquant un défi clair de la part d’Al-Burhan et sa volonté de parier ce qu’il reste du Soudan en déclin pour la volonté et les ambitions de l’Iran. Cette interprétation retourne la situation contre lui par des forces rejetant une nouvelle approche de Téhéran vers la mer Rouge.

Le membre du Conseil Central des Forces pour la Liberté et le Changement, Al-Maz Hadrat, a décrit le rétablissement des relations avec l’Iran comme une décision « étrange », affirmant que les priorités soudanaises à ce stade devraient être d’arrêter la guerre, pas d’initier des relations avec des « pays suspects dans la région avec des hostilités envers plusieurs pouvoirs régionaux et internationaux ».

Dans une déclaration à « Al-Arab », il a souligné que cette démarche montre que les vestiges du régime d’al-Bashir dominent complètement toutes les institutions de l’État, y compris le ministère des Affaires étrangères. Il a souligné que l’approche actuelle ramène le Soudan à l’époque précédant la révolution de décembre 2019 lorsque le régime d’al-Bashir se tournait vers des pays impliqués dans de nombreuses polarisations dans la région.

Il a précisé que la relation avec l’Iran n’a pas bénéficié au Soudan par le passé, et que les Soudanais ont exprimé leur rejet, une position qui persiste jusqu’à présent.

Le ministère soudanais des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué lundi que les deux pays avaient décidé de reprendre les relations pour servir leurs intérêts, d’ouvrir des ambassades et de convenir d’élargir la coopération dans divers domaines à la suite de discussions de haut niveau ces dernières semaines.

Une Alliance en Faveur des Forces de Soutien Rapide

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hussein Amir Abdollahian, a annoncé le 6 juillet de l’année dernière une rencontre avec son homologue soudanais Ali Al-Sadiq, laissant entendre une reprise imminente des relations après une interruption de sept ans, en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays non alignés à Bakou.

Les centres culturels iraniens au Soudan ont été fermés en 2014, Khartoum justifiant sa décision par l’augmentation des activités de ces centres dans la propagation de la doctrine chiite dans le pays. Les relations diplomatiques ont été officiellement rompues en janvier 2016 après l’attaque de l’ambassade saoudienne à Téhéran.

Al-Burhan exploite le rétablissement des relations diplomatiques entre Riyad et Téhéran pour laisser entendre la disparition de la raison directe de la rupture du Soudan avec l’Iran, dans le but de satisfaire l’Arabie saoudite à ce moment-là.

Avant la rupture des liens, Khartoum entretenait de bonnes relations militaires avec Téhéran sous le règne de l’ancien président Omar al-Bashir. Al-Bashir a visité Téhéran en 2012, qualifiant les relations entre les deux pays de « solides », et des navires iraniens ont plusieurs fois accosté au port de Port-Soudan.

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