La déchéance de Bachagha de la Chambre des Représentants ; Pour quelle raison ?
La Chambre des Représentants de la Libye a révoqué, dimanche, le mandat de Fathi Bachagha, chef du gouvernement désigné par le Conseil, celui de Fayez el-Sarraj, ancien chef du gouvernement, et celui de sept autres membres avant la démission d’autres membres.
L’article premier de la loi no 6 de 2022 prévoit la démission du député Hamid Houma, du député Ali Saedi Al-Qadi, du député Abdullah Al-Lafi et du député Khaled Al-Astia et l’article 2 de la loi prévoit que la démission du député Hamid Houma est effective à compter de la date de sa promulgation et que toute disposition contraire sera annulée.
Disqualification du Bachagha et du el-Sarraj
Le Parlement libyen a révoqué neuf de ses membres, dont l’ancien chef du gouvernement Fayez el-Sarraj, le président du gouvernement désigné par la Chambre des représentants Fathi Bachagha et son vice-président Ali Faraj Al Qatarani.
Conformément à l’article premier de la résolution No 7 de 2022, la liste des députés révoqués comprenait Saleh Hema, Mohamed Adam Lino, Abdelmalat Idris, Abboubacar Ahmed Said, Ziad Daghem et Abdelghani Fetah, tandis que l’article II de la résolution soulignait la nécessité d’agir à partir de la date de la promulgation de la décision, avec l’annulation de toute disposition contraire.
Explication de la Chambre des Représentants
La Chambre des représentants de la Libye a expliqué pourquoi elle avait décidé que les neuf membres avaient exercé des fonctions au sein du pouvoir exécutif, en violation des dispositions du Règlement intérieur du Conseil relatives à la composition du Conseil et en violation de leurs obligations nationales.
Lors d’une session tenue à la mi-septembre, la Chambre des représentants a décidé d’exempter de sa composition les représentants qui ont exercé des fonctions dans l’État et d’accepter la démission des députés qui ont présenté leur démission.
Corruption et coopération avec les milices
Mais selon les observateurs, c’est l’incapacité de Bachagha à réaliser l’unité libyenne et à se présenter aux élections pour se sortir du tunnel obscur que le pays a mis en place, ainsi que sa coopération avec les milices terroristes, qui ont causé l’annulation de son adhésion.
Dans un discours prononcé à son retour d’une longue visite en Turquie, Bachagha a déclaré que son gouvernement exercerait ses fonctions à partir des villes de Syrte et de Benghazi. Cela signifie insister pour ramener le pays dans le cadre de la division, avec des puissances parallèles et opposées à l’Est et à l’Ouest. Cela indique que la voie électorale sera reportée et que les groupes armés continueront de dominer les régions qu’ils ont contrôlées en cas de contestation du pouvoir par les gouvernements vers l’est et l’ouest.
Il n’a pas manqué de faire porter la responsabilité de la division actuelle sur une situation régionale et internationale inconnue, en déclarant qu’il ne souhaitait pas la convergence ou la réconciliation des Libyens. Il n’a pas clairement identifié les acteurs régionaux et internationaux qui ont bloqué le déroulement des élections en Libye, comme il l’a reconnu pour la première fois, que ses partisans n’ont pas réussi à entrer à Tripoli et à y prendre le contrôle.
Selon des sources proches de la Chambre des représentants, Bachagha aurait reçu 6 milliards de dinars libyens pour diriger son gouvernement, mais on ne sait pas si c’était la Banque centrale de Libye (contrôlée par Dbeibah) ou si c’était l’inverse.
L’ampleur de la corruption
Les rapports faisant état de l’ampleur de la corruption dans les organes de l’État sont suivis d’une étude de l’Institut régional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice (UNICRI), dont le contenu a été transmis par le Centre d’études et de recherche américain Eurasia Review. L’étude a montré que les pertes annuelles moyennes des flux financiers illicites en Libye sont estimées à 1,2 milliard de dollars.
Le Centre a expliqué que cette perte profitait à la mafia du trafic de migrants, qui génère chaque année environ 236 millions de dollars, ainsi qu’à quelque 30 millions de dollars provenant du trafic d’armes légères et de petit calibre, avec un contrôle effectif insuffisant sur le vaste territoire libyen et l’absence d’autorité de l’État dans certaines régions, en particulier dans le sud. Dans ce contexte, le rapport souligne que la valeur du commerce d’armes de la Libye après la chute de Kadhafi se situe entre 15 et 30 millions de dollars par an, et indique que la contrebande de pétrole représente 20 % des revenus des milices.