La chaleur extrême augmente le risque de crise cardiaque

Avec le changement climatique provoquant des vagues de chaleur de plus en plus intenses et fréquentes à travers le monde, les scientifiques et professionnels de la santé tirent la sonnette d’alarme : les températures extrêmes peuvent avoir des conséquences graves sur le système cardiovasculaire, augmentant de manière significative le risque de crise cardiaque, notamment chez les personnes vulnérables.
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Impact physiologique de la chaleur sur le cœur
Lorsque le corps est exposé à une chaleur excessive, il déploie d’importants efforts pour maintenir sa température interne stable. Cela se fait principalement par la transpiration et la dilatation des vaisseaux sanguins. Ces mécanismes provoquent une diminution de la pression artérielle et obligent le cœur à pomper plus rapidement pour assurer une irrigation suffisante des organes. Chez une personne en bonne santé, ce stress supplémentaire peut être toléré. Cependant, chez les individus souffrant déjà de problèmes cardiaques, ce phénomène peut déclencher une crise cardiaque.
De plus, la déshydratation causée par la transpiration excessive peut entraîner un épaississement du sang, augmentant ainsi le risque de formation de caillots, principaux déclencheurs des infarctus du myocarde.
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Groupes à risque
Les personnes âgées, les malades chroniques (hypertension, diabète, maladies coronariennes), les enfants en bas âge, ainsi que les personnes exposées à des conditions de travail pénibles sous haute température sont les plus exposées. Ces groupes ont une capacité réduite à réguler leur température corporelle et sont donc plus sensibles aux effets délétères de la chaleur.
Données scientifiques à l’appui
De nombreuses études épidémiologiques ont confirmé la corrélation entre vagues de chaleur et augmentation des hospitalisations pour infarctus. Une étude publiée dans The Lancet Planetary Health a démontré qu’une hausse de 1°C au-dessus de la température moyenne saisonnière augmente de 5 à 10 % le risque d’événement cardiovasculaire grave.
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Des analyses menées dans plusieurs pays européens, ainsi qu’aux États-Unis et en Asie, ont mis en évidence des pics de mortalité cardiovasculaire lors des épisodes caniculaires, en particulier lorsque les nuits restent chaudes et ne permettent pas à l’organisme de récupérer.
Prévention et recommandations
Pour limiter ces risques, les autorités sanitaires recommandent plusieurs mesures simples mais efficaces :
- S’hydrater régulièrement, même sans sensation de soif.
- Éviter les efforts physiques intenses en extérieur durant les heures les plus chaudes (entre 11h et 17h).
- Rester dans des endroits frais ou climatisés autant que possible.
- Porter des vêtements légers et de couleur claire.
- Surveiller les signes de fatigue inhabituelle, de vertiges ou de douleurs thoraciques.
Les patients à risque doivent consulter leur médecin afin d’adapter leur traitement en période de forte chaleur et ne pas interrompre leur médication sans avis médical.
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La chaleur extrême n’est pas seulement un désagrément saisonnier : elle constitue un véritable enjeu de santé publique. Comprendre ses effets sur le système cardiovasculaire et mettre en place une prévention ciblée permettrait de sauver des vies, en particulier à l’ère du réchauffement climatique où ces phénomènes vont devenir plus fréquents.