Ibrahim Munir : On ne va pas se battre pour le pouvoir – les Frères ont-ils abandonné l’action politique ?
Avec une avalanche de contradictions mises au jour par Ibrahim Munir, le dirigeant du Front de Londres qui rêvait d’être dirigé par les Frères musulmans d’hier, lors d’un dialogue avec l’agence Reuters, il a déclaré que le groupe « ne se livrerait pas à une nouvelle lutte pour le pouvoir » par les urnes, ce qui suggère à première vue que le groupe, classé comme terroriste dans plusieurs pays, pourrait renoncer à l’action politique, en échange d’une réconciliation avec le régime du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
En effet, la déclaration de Munir est en contradiction avec le fait que le groupe, avec ses 4 lignes de front, est une scission sordide qui écrit presque la fin du groupe, qui a cherché et qui continue de chercher à participer au dialogue national que le Président Al Sissi a appelé à engager à la fin du mois d’avril dernier lors de la cérémonie du petit-déjeuner de la famille égyptienne du mois de Ramadan.
Les recommandations d’el-Banna
Munir, dans l’interview, a également présenté de nombreuses erreurs et contradictions; La plus importante est la manœuvre du groupe, qui représente un changement dont l’objet est douteux, sur les recommandations de Hassan el-Banna, le fondateur des Frères musulmans, qui dans l’un de ses mandats, a déclaré : « Un musulman ne sera livré que s’il est un politicien distant des affaires de sa nation, intéressé par elle. »
Quand Al Jazeera, une chaîne qatarie connue pour son soutien aux Frères Musulmans, a rejeté l’action politique, il a écrit : « Munir a exclu que la Ligue reprenne le pouvoir par les urnes ».
Le sens véritable de cette déclaration n’a pas été immédiatement compris, d’autant plus que le groupe ne peut participer à aucune compétition pour le pouvoir, que ce soit par le biais de fonds ou même par la violence de la sorte qu’il a connue ces neuf dernières années, si ce n’est depuis 2011, en raison de sa participation à la « grande évasion » et à l’incursion dans les prisons la nuit du « Vendredi de la colère », qui a abouti à la contrebande de nombreux dirigeants avec l’aide du Hamas et du Hezbollah à l’époque.
Dans les deux cas, Mounir ne peut s’engager à renoncer à l’action politique du groupe, divisé par lui-même, notamment parce qu’il lutte lui-même avec le Front d’Istanbul, dirigé par Mahmoud Hussein, qui s’enorgueillit de ses canaux de communication avec le Front des « Frères de l’intérieur » pour influencer les Frères de l’Égypte.
Timing remarquable
La déclaration de Munir, à travers une tribune internationale, et son engagement qui n’aura pas de large consensus ou même de moyen consensus au sein d’un groupe divisé, arrive à un moment tout à fait remarquable. Le dialogue national en Égypte devrait commencer prochainement avec la participation de représentants de tous les partis et courants politiques, à l’exception des Frères musulmans, sur la base des assurances officielles données par le Coordonnateur du dialogue Diaa Rashwan, le capitaine des journalistes égyptiens, que le groupe n’a pas sa place dans la nouvelle République pour la première fois depuis la création de la République arabe d’Égypte en 1953.
Dans un communiqué télévisé du 5 juillet, Rashwan a déclaré : « Ceux qui, à l’unanimité des membres du Conseil, sont exclus du dialogue national, sont ceux qui ont été les premiers à commettre des actes de violence, à y inciter, à y participer ou à y menacer de le faire, en particulier les Frères musulmans, qui, selon la décision du Conseil, sont exclus du dialogue et les assassins ne peuvent avoir leur place sur la scène du dialogue ».
Les déclarations de Rashwan ont permis d’apaiser le débat des derniers mois sur la possibilité d’une réconciliation avec les Frères Musulmans, notamment à la lumière de la tentative des deux principaux groupes à Istanbul, dirigé par Mahmoud Hussein, et à Londres, dirigé par Ibrahim Mounir, de s’adresser à des pays arabes et étrangers, principalement le Royaume-Uni et les États-Unis, à la suite d’une visite dans la région du président Joe Biden, connu pour son soutien sans limite aux Frères Musulmans et aux mouvements de l’Islam politique qui ont détruit la Syrie sous l’impulsion de la secrétaire d’État américaine Obama, Hillary Clinton, selon une série de cyber de « révolutions du Printemps arabe » dont l’objectif était d’escalade.