Politique

Hamas propose une nouvelle offre concernant son armement… et révèle le nom du candidat pour la gestion de Gaza


La mouvance Hamas présente une nouvelle proposition sur l’avenir de ses armes dans le cadre des discussions sur un cessez-le-feu.

Un haut responsable du mouvement a déclaré à l’agence Associated Press que Hamas est prêt à discuter du « gel ou du stockage » de son arsenal dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu avec Israël, offrant ainsi une formule susceptible de résoudre l’une des questions les plus sensibles dans l’accord négocié par les États-Unis.

Cette déclaration, faite par Bassem Naim, membre du bureau politique de Hamas, intervient au moment où les deux parties se préparent à passer à la deuxième phase — plus complexe — de l’accord.

Naim a déclaré à l’Associated Press : « Nous sommes ouverts à une approche globale visant à éviter toute escalade, affrontement ou explosion future. »

L’accord conclu en octobre dernier avait mis fin à une guerre israélienne de deux ans contre la bande de Gaza, déclenchée en réponse à l’attaque de Hamas du 7 octobre 2023.

Depuis l’entrée en vigueur de la trêve en octobre, Hamas et Israël ont procédé à plusieurs échanges de prisonniers, les otages étant libérés en contrepartie de détenus palestiniens. Les restes d’un seul otage demeurent à Gaza, un policier israélien tué lors de l’attaque du 7 octobre, alors que les deux parties se préparent à la deuxième phase.

La nouvelle phase vise à définir l’avenir d’une Gaza ravagée par la guerre. Elle est considérée comme plus délicate, car elle aborde des sujets tels que le déploiement d’une force de sécurité internationale, la formation d’un comité technocratique palestinien à Gaza, le retrait des forces israéliennes du territoire et le désarmement de Hamas.

Une instance internationale dirigée par le président américain Donald Trump doit superviser la mise en œuvre de l’accord et la reconstruction de Gaza.

La demande israélienne exigeant le désarmement de Hamas reste extrêmement difficile, les responsables israéliens affirmant qu’il s’agit d’un point clé pouvant bloquer les progrès sur d’autres volets.

De son côté, la pensée de Hamas reste profondément ancrée dans ce que le mouvement qualifie de « résistance armée » contre Israël, ses dirigeants ayant rejeté les appels à se rendre malgré plus de deux ans de guerre ayant laissé de vastes zones de Gaza en ruines et causé des dizaines de milliers de morts palestiniens.

Naim a déclaré que Hamas conserve « son droit à la résistance », mais a ajouté que « le mouvement est prêt à abandonner ses armes dans le cadre d’un processus visant à établir un État palestinien ».

Il n’a fourni que peu de détails sur la manière de parvenir à cet objectif, mais a évoqué une trêve de longue durée, de cinq à dix ans, pour mener les discussions.

Concernant l’armement, il a ajouté : « Nous pouvons discuter de son gel, de son stockage ou de son abandon, avec des garanties palestiniennes assurant qu’il ne sera absolument pas utilisé durant le cessez-le-feu ou la trêve actuelle. »

On ignore si cette offre satisfera l’exigence israélienne d’un désarmement complet, de nombreuses questions restant en suspens.

Le cessez-le-feu repose sur un plan en 20 points présenté par Trump avec des pays garants internationaux en octobre.

Ce plan, adopté par le Conseil de sécurité de l’ONU, a tracé une voie générale, mais demeure vague sur les détails et les calendriers, nécessitant des négociations ardues incluant les États-Unis et les pays garants comme le Qatar, l’Égypte et la Turquie.

L’une des questions prioritaires est le déploiement de la force internationale. Certains pays — dont l’Indonésie — ont fait part de leur volonté d’y participer, mais sa composition et ses pouvoirs restent indéfinis.

Concernant cette force, Naim a expliqué qu’elle pourrait surveiller l’accord aux frontières, mais ne saurait opérer à l’intérieur des territoires palestiniens.

Il a ajouté : « Nous accueillons favorablement une force internationale chargée de surveiller les violations et d’empêcher l’escalade, mais nous n’acceptons pas qu’elle exerce une quelconque autorité à l’intérieur de la bande de Gaza. »

Dans un signe d’avancée, Naim a révélé que Hamas et l’Autorité palestinienne se sont entendus sur le président du nouveau comité technocratique. Il s’agirait d’un ministre palestinien originaire de Gaza mais résidant en Cisjordanie, probablement le ministre de la Santé, Majed Abu Ramadan.

Israël et Hamas se sont mutuellement accusés de violations répétées durant la première phase.

Le ministère palestinien de la Santé affirme que plus de 370 Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes depuis le début de la trêve. Israël soutient que ces frappes répondaient à des « violations palestiniennes ».

Israël signale la présence d’environ 200 combattants de Hamas encore retranchés dans des tunnels situés dans des zones sous son contrôle.

Naim a déclaré que le mouvement « n’avait pas connaissance » de ces combattants lors de la signature du cessez-le-feu et que la communication avec eux est « totalement interrompue ».

Il a ajouté qu’Israël avait rejeté les solutions proposées par Hamas et posé des conditions supplémentaires à leur reddition. Tel-Aviv affirme en avoir tué des dizaines.

Naim a également accusé Israël de ne pas respecter ses engagements, notamment en matière d’acheminement de l’aide humanitaire et de réouverture du poste-frontière de Rafah.

L’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de plus de 1 200 Israéliens et l’enlèvement de plus de 250 personnes. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière de l’histoire d’Israël.

La guerre israélienne contre Gaza a quant à elle provoqué la mort de plus de 70 000 Palestiniens, déplacé près de deux millions de personnes et détruit de vastes portions du territoire.

Interrogé sur la question de savoir si l’attaque valait ce coût humain considérable, Naim a répondu : « L’histoire ne commence pas le 7 octobre », considérant l’attaque comme un « acte défensif » en réponse à des « politiques remontant à plusieurs décennies ».

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