Grand Maghreb

Élections au Conseil des Régions en Tunisie… Fin de l’ère des Frères musulmans 


La Tunisie se prépare à une nouvelle phase électorale qui représente la dernière étape de la trajectoire initiée par le président Kaïs Saïed le 25 juillet, visant à récupérer les institutions de l’État de l’organisation des Frères musulmans.

La voie qui a débuté le 25 juillet a vu le renversement du parlement des Frères musulmans et l’annulation de la constitution de 2014. Elle a conduit à un référendum national sur la nouvelle constitution en 2022 et à des élections législatives le 17 décembre 2022.

Ces élections auront lieu pour la première fois dans 2 155 circonscriptions électorales, comparé aux élections municipales dans 350 circonscriptions en 2018, nécessitant des préparations logistiques et humaines importantes.

L’Autorité supérieure indépendante des élections a annoncé que les élections au Conseil national des régions et des provinces auront lieu en décembre de l’année prochaine, et l’installation du conseil aura lieu mi-avril ou début mai 2024.

L’autorité a déclaré être prête pour toutes les étapes électorales et l’organisation des élections locales.

Faroq Bouasker, le chef de l’Autorité supérieure indépendante des élections, a déclaré que le coût de ce cycle électoral s’élève à 40 millions de dinars tunisiens, soit environ 10 millions de dollars.

Il a affirmé que les dépenses des prochaines élections locales seraient similaires aux dépenses habituelles de tout cycle électoral précédent. Ces élections auront le coût le plus élevé en raison de leur caractère direct, impliquant plus de 9 millions d’électeurs.

Bouasker a expliqué que les élections présidentielles sont prévues pour l’automne 2024 selon la loi, mais la date des élections municipales n’a pas encore été déterminée.

Le président tunisien Kaïs Saïed a précédemment déclaré que le Conseil des régions et des provinces, qui doit être créé par le biais d’élections, a pour mission de réaliser l’intégration entre les Tunisiens. Il a également souligné que les groupes marginalisés seront représentés au conseil et auront un rôle dans la prise de décision.

Nature du Conseil des Régions et des Provinces Le système parlementaire actuel en Tunisie se compose de deux chambres parlementaires, au lieu d’une seule chambre avant la dissolution du parlement dirigé par Rached Ghannouchi, le chef d’Ennahdha, l’affilié tunisien des Frères musulmans.

Selon la constitution tunisienne adoptée le 25 juillet 2022, les deux chambres doivent approuver un certain nombre de lois, dont la loi de finances et les plans de développement locaux et régionaux.

Selon l’article 82 de la nouvelle constitution, ce conseil sera composé de « représentants élus des régions et des provinces. Chaque conseil régional élira 3 membres pour représenter leur région au Conseil national des régions et des provinces. Les membres élus dans les conseils régionaux de chaque province éliront un député pour représenter leur province au Conseil national des régions et des provinces. Le député représentant la province sera compensé selon la loi électorale. »

La constitution prévoit également que les projets liés au budget de l’État et aux plans de développement locaux, régionaux et nationaux doivent être présentés à l’approbation du Conseil national des régions et des provinces afin de garantir un équilibre entre les régions et les provinces.

De plus, « l’approbation de la loi de finances et des plans de développement nécessite une majorité absolue des deux conseils. Ce conseil exerce des pouvoirs de surveillance et de reddition de comptes sur diverses questions liées à la mise en œuvre du budget et aux plans de développement. »

Fin des Frères musulmans Par ailleurs, l’activiste politique et analyste Abd al-Majid al-Adhwani a confirmé que le nouveau parlement tunisien a mis fin à toute une ère de règne des Frères musulmans. Il a affirmé que ce conseil offre une autre opportunité de mettre fin aux rêves restants d’un retour des Frères.

Il a poursuivi en soulignant l’importance de compléter les institutions de la Troisième République, parmi lesquelles la création du Conseil des Régions et des Provinces.

Il a expliqué que la constitution de 2011 stipule l’adoption d’un nouveau système de gouvernance politique qui rompt avec le système précédent, et donc toutes les institutions doivent être complétées.

Il a souligné que l’orientation vers la concentration sur la deuxième chambre législative, le Conseil des Régions et des Provinces, est une priorité actuelle. Ce conseil contribue à réaliser un développement qui est stagnant depuis les dix dernières années.

Il a précisé que le Conseil des Régions et des Provinces soutiendra la fonction parlementaire et activera le principe de décentralisation. Il a noté que le système à deux chambres est en place dans plusieurs systèmes démocratiques dans le monde, tels que le Royaume-Uni et les États-Unis.

Il a affirmé que, pour la première fois, la Tunisie met en place ce conseil, qui sera une force de proposition et de surveillance. Ses pouvoirs incluent la révision de la loi de finances avant sa présentation à la Chambre des représentants.

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