Politique

Des spéculations sur le maintien ou non d’Erdoğan au pouvoir


Selon ce qu’a souligné l’ancien chercheur et diplomate britannique Alister Newton : « À la lumière des spéculations persistantes quant à savoir si l’économie turque fragile pourrait-elle perdre le président Recep Tayyip Erdoğan à l’élection présidentielle prévue pour juin 2023 ».

Alister Newton a dit « qu’on peut faire des sondages pour savoir combien de temps les commentateurs s’attendaient à nous déconnecter de sa fin. » Même en première page de mes recherches, un éminent magazine a affirmé en Juillet 2019 que « son contrôle » était « terminé ».

L’économie turque est sérieusement embourbée, au moins en partie parce qu’Erdoğan a donné la priorité à la croissance du PIB aux dépens de la stabilité économique.

Dans un article publié sur Arab Digest, le diplomate britannique a ajouté que, bien que la Banque mondiale ait estimé que les « troubles économiques » avaient appauvri 1,5 million de Turcs au cours des trois dernières années, et que l’inflation continue à dépasser la croissance des salaires, Erdoğan ne montre aucun signe de rupture avec ses anciennes croyances économiques.

Cela soulevait de nombreuses questions, y compris celle de savoir quel homme politique présiderait si Erdoğan perdait les élections. Il a dit : « Mais je propose de laisser cette question à un autre jour et de nous concentrer sur ce qu’il pourrait faire d’ici à la date du scrutin pour assurer un nouveau mandat et ce que cela signifierait pour l’ensemble de la région ».

Il ajoute : « Je ne suis pas le seul à penser qu’Erdoğan est déterminé à rester au pouvoir. Par exemple, dans un article du 1er Novembre sur le Financial Times, Laura Beetle cite un diplomate européen (dont le nom n’est pas mentionné) : Combien de despotes ont démissionné ?».

Toutefois, il n’est pas d’accord avec ceux qui prévoient qu’il pourrait annuler les élections. Il a dit : « Je m’attends à ce qu’il fasse appel à son modèle bien établi, en prétendant que des États tiers cherchent à le renverser, conformément à la réaction de ce dernier à l’appel de routine lancé par les Ambassadeurs de l’OTAN (et d’autres) à l’appui de l’arrêt de 2019 de la Cour européenne des droits de l’homme sur la question de l’homme d’affaires Osman Kavala et de son Bienfaiteur.

Selon Alister Newton, la Banque Halk est l’un des points de désaccord dont Erdoğan pourrait se réjouir, ayant perdu l’affaire de son appel le mois dernier et faisant l’objet d’un procès aux États-Unis, sous prétexte d’aider l’Iran à échapper aux sanctions. Il ne fait aucun doute que la condamnation sera d’autant plus douloureuse que le Gouvernement turc est l’acteur principal. Pire encore, il pourrait représenter un risque systémique pour l’ensemble du système bancaire turc avant les élections de 2023.

La logique suggère qu’Ankara devrait rechercher un accord politique avec Washington pour éviter cela (comme le pensent certains commentateurs). Cependant, la politique électorale pourrait faire obstacle à une telle démarche. L’administration américaine pourrait ne pas répondre à la proposition du président turc pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, Erdoğan a montré qu’il était un « allié » toujours difficile des États-Unis et difficile d’imaginer un successeur avec lequel il aurait des relations plus faciles.

Deuxièmement, ses tendances autoritaires sont en contradiction avec l’ordre du jour pro-démocratique du président Joe Biden.

Troisièmement, et pour des raisons de politique intérieure, le président américain peut ne pas vouloir être vu laisser les personnes qui ont commis des violations des droits de l’homme dans l’embarras, alors qu’il se prépare à relancer le JCPOA.

Selon l’auteur, il y a des risques à ce stade.

Tout d’abord, Erdoğan pourrait décider, à tort ou à raison, que l’échec des États-Unis à conclure un accord qui mettrait fin aux procédures contre une banque Halk équivaut à une tentative calculée de le renverser.

Deuxièmement, il pourrait suggérer explicitement qu’il pourrait retirer son pays de l’OTAN, surtout si l’interdiction d’acheter des F-16 par la Turquie se prolonge et si Ankara reste en totale désaccord avec les partenaires de l’OTAN au sujet de la Méditerranée orientale… et se trouve dans l’obligation de le faire, qu’il le veuille ou non.

Cela ne signifie pas pour autant que la Turquie est irrévocablement en voie de sortie. L’article 13 de l’accord prévoit un délai de grâce d’un an après notification officielle du retrait – et sous la forme d’une défaite électorale d’Erdoğan, son successeur semble vraisemblablement chercher à inverser la tendance.

Alister Newton se demande : Et si Erdoğan parvenait à obtenir un autre mandat ? Il a ensuite commenté : Le retrait pourrait à nouveau être envisagé, ce que les autres membres de l’OTAN pourraient ou non accepter. Néanmoins, compte tenu de sa proximité croissante avec le président Vladimir Poutine et malgré les désaccords entre la Russie et la Turquie au sujet de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Libye, il pourrait plutôt conclure une alliance plus étroite avec Moscou. Peu avant sa rencontre avec Poutine en Septembre, il avait qualifié la coopération militaire entre la Russie et la Turquie de « extrêmement importante ». Il semble également que les deux partenaires de la Turquie dans le processus d’Astana sur la Syrie, à savoir la Russie et l’Iran, soient sur le point d’accepter une proposition turque visant à étendre cette approche au Sud du Caucase.

Le chercheur britannique a fait observer que la perspective d’une fusion plus poussée de ce triumvirat ne ferait que susciter un tollé dans tout le monde arabe, en particulier en Arabie saoudite et dans les EAU, qui s’efforçaient tous deux de rétablir les relations avec la Turquie. L’approche américaine vis-à-vis de l’Asie conduit le président Biden à hésiter à accorder une attention compartimentée à la région, et risque tout simplement de décider de laisser Erdoğan et ses nouveaux amis s’engager sur la voie.

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