Politique

Arrestation du bras droit d’Al-Baghdadi au Kurdistan, venant de Turquie


Le chef de l’État islamique a avoué avoir passé cinq ans en Turquie, révélant ainsi le rôle de la Turquie dans la fourniture d’un refuge sécurisé pour les dirigeants du groupe extrémiste

Le Conseil de sécurité de la région du Kurdistan a annoncé vendredi l’arrestation de Socrate Khalil, le bras droit de l’ancien chef de l’État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, tué lors d’une opération américaine fin octobre 2019, après son entrée dans la région depuis le territoire turc.

Dans un communiqué, le Conseil a déclaré : « Le grand terroriste nommé Socrate Khalil, également connu sous le nom d’Abdullah Tefkikh, était une personne très proche et de confiance pour le chef de Daech (État islamique). »

Le communiqué ajoute : « Les aveux du terroriste ont montré qu’après avoir passé cinq ans en Turquie, il est revenu au Kurdistan avec un passeport falsifié et a été immédiatement arrêté dans une des zones de la région », révélant ainsi le rôle de la Turquie dans la fourniture d’un refuge sécurisé pour les dirigeants du groupe extrémiste.

Le communiqué poursuit : « Socrate Khalil… a travaillé dans le domaine des explosifs après avoir rejoint Daech. Al-Baghdadi lui a confié plusieurs missions terroristes et un rôle important dans la prise de la ville de Mossoul. Il a participé à la majorité des combats du groupe contre les forces irakiennes et les peshmergas. »

De nombreux rapports indiquent que plusieurs dirigeants de l’État islamique ont été tués, arrêtés ou se sont enfuis vers la Turquie après leur défaite en 2017 en Irak et en Syrie par les forces locales soutenues par les forces de la coalition internationale.

Face aux pressions croissantes et aux accusations de fournir des refuges pour les dirigeants de Daech, les forces de sécurité turques ont mené une vaste campagne ces dernières années pour arrêter les membres de l’organisation et montrer leur lutte contre les groupes armés, malgré le soutien de l’armée turque à des groupes djihadistes alliés dans le nord de la Syrie, dont certains étaient loyaux à l’État islamique.

En 2019, la Turquie a annoncé l’arrestation de la prétendue sœur d’Abou Bakr al-Baghdadi et de son mari dans la ville d’A’zaz, au nord de la Syrie, sous le contrôle de forces alliées.

Des rapports avaient évoqué la réticence d’Ankara à arrêter les membres de l’État islamique, dont beaucoup ont été soignés dans des hôpitaux turcs et vus faisant leurs achats sur les marchés.

La Turquie a longtemps été accusée de fermer les yeux sur les djihadistes traversant ses frontières pour rejoindre les combats en Syrie après le début du conflit en 2011. Cependant, après avoir été la cible de plusieurs attaques de l’État islamique, la Turquie a rejoint la coalition contre les djihadistes en 2015.

La Turquie a également été accusée de saper la lutte contre les membres dispersés de l’État islamique en attaquant les combattants kurdes des Forces démocratiques syriennes, dont l’épine dorsale est constituée des Unités de protection du peuple kurde, à l’avant-garde de la lutte contre l’État islamique.

Malgré sa défaite en Irak et en Syrie, l’État islamique conserve un certain nombre de combattants qui mènent de temps à autre des attaques surprises contre les forces syriennes et irakiennes dans ce qu’on appelle la guérilla.

Des commandants militaires irakiens ont mis en garde contre le retour de l’organisation pour mener des attaques sanglantes, en particulier dans les zones frontalières, une alerte également émise par les forces syriennes.

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