Politique

Détention arbitraire et discrimination raciale… les violations commises par le Qatar contre des travailleurs africains


Alors que la Coupe du Monde de Doha se déroulera prochainement, les violations commises par le Qatar contre les travailleurs étrangers sur son territoire font à nouveau surface, la Qatarie Rights Foundation étant accusée de crimes contre les travailleurs immigrés d’origine africaine.

Le rapport sur les droits de l’homme établi par MAAT Foundation for Peace, Development and Human Rights est intitulé « Travailleurs d’origine africain au Qatar… victimes sans droits », le Ministère qatarien du développement administratif impose des contraintes administratives qui compromettent toutes les réformes introduites à Doha dans le système du Kafala et les rendent « invisibles », en demandant à Doha de signer la Convention internationale sur la protection des travailleurs migrants et des membres de leur famille.

Le rapport a mis en lumière les différentes violations, allant de la détention arbitraire à la discrimination raciale, en passant par les violations du système du Kafala, en dépit des récentes réformes du Qatar concernant le système du Kafala, mais il a estimé que «ce système défectueux est devenu une encre sur papier en raison des restrictions administratives toujours imposées par le Ministère du développement administratif, du travail et des affaires sociales, ainsi que d’autres violations liées aux salaires et aux obstacles à l’accès à la justice pour les travailleurs migrants, y compris les personnes d’origine africain, et enfin l’interdiction du droit de former des associations et des syndicats pour les travailleurs migrants au Qatar».

Il ajoute : Le gouvernement qatarien a placé en détention les travailleurs migrants, y compris les travailleurs migrants d’origine africain, dont le nombre s’élève à près de 100 000, pour des raisons liées à l’accusation d’avoir fui vers les travailleurs migrants pour les menacer et les empêcher de changer d’emploi par les employeurs responsables, en tant qu’infraction pénale au Qatar, ce qui va à l’encontre des réformes qu’il a introduites dans le système du Kafala en vertu de l’Accord de coopération technique de l’OIT, ainsi que de la détention des travailleurs qui ont exercé leur droit à la liberté d’opinion et d’expression garanti par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par le Qatar le 22 Mai 20018.

Le rapport mettait l’accent sur la détention arbitraire du militant et blogueur kenyan Malcolm Bedali, membre du Groupe de sécurité des services Certies, arrêté par la sécurité qatarie le 4 Mai 2021, emmené dans un lieu inconnu, isolé du monde extérieur, qui n’a pas été autorisé à communiquer avec un avocat, et détenu à l’isolement pendant près d’un mois, en violation de l’Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela), qui lui a été condamné pour avoir reçu des fonds de l’étranger pour la diffusion d’informations mensongères dans l’État du Qatar, et malgré le départ de Bidali du Qatar, le 16 Août 2021, après que des organisations internationales lui aient payé une amende estimée à plus de 25 000 rials qataris, équivalant à 6 900 $.

Il a souligné qu’il restait urgent d’enquêter sur le fait qu’il avait été détenu, en particulier sur les insultes qu’il avait subies au sein du Service de sécurité de l’État qatarien, et de l’indemniser pour le temps qu’il avait passé au secret.

Il a également évoqué la plainte adressée par la Fondation MAAT aux procédures spéciales de l’ONU, dans laquelle celle-ci demandait aux autorités qatariennes d’enquêter sur les faits de détention de travailleurs migrants, y compris le scandaleux incident du blogueur kenyan Malcom Bidali, et de veiller à ce que les réformes récemment adoptées par le Qatar au titre de l’Accord de coopération technique avec l’OIT soient mises en œuvre.

À cet égard, l’expert juridique international et Président de la Fondation MAAT, Ayman Okail, a demandé aux autorités qatariennes de s’employer à éviter de nouvelles violations à l’encontre des travailleurs migrants, y compris les personnes d’ascendance africaine, et de lutter contre le racisme structurel dont ces travailleurs sont victimes au Qatar, conformément à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

Okail a appelé les autorités qatariennes à une adhésion rapide à la Convention internationale sur la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, à l’harmonisation de la législation et des lois nationales avec les traités et conventions internationaux auxquels le Qatar est partie et à la vision de 2030 du Qatar, qui considère les travailleurs migrants comme un élément indispensable du développement économique du pays.

Sharif Abdulhamid, Directeur de l’Unité de recherche et d’études de la Fondation MAAT, a déclaré : En Octobre dernier, le Conseil consultatif élu du Qatar a dû jouer son rôle dans la révision des lois et des lois qui contreviennent aux obligations internationales du Qatar, et il a noté que les restrictions administratives imposées par le Ministère du développement administratif annulent toutes les réformes introduites par le Qatar pour garantir les droits des travailleurs migrants.

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