Moyen-Orient

Les médias israéliens révèlent l’approbation de trois pays pour l’envoi de troupes à Gaza


La force internationale assumera des missions spécifiques, notamment le maintien de la sécurité dans les zones de déplacement, la supervision de la distribution de l’aide humanitaire et la sécurisation des corridors stratégiques.

Selon des rapports israéliens, trois pays ont accepté une demande américaine de participer à une force internationale de stabilisation prévue pour être déployée dans la bande de Gaza. Cette initiative représente une percée sur le plan politique, Washington cherchant à mettre en place une alternative sécuritaire locale et internationale empêchant le retour des factions armées au contrôle du territoire, tout en fournissant une couverture sécuritaire à un futur gouvernement technocratique.

Des briefings sécuritaires présentés lors de la réunion du cabinet ministériel israélien restreint, jeudi soir dernier, ont révélé une évolution tangible concernant la gestion sécuritaire de la bande de Gaza. Les rapports indiquent que trois pays — non encore nommés, à l’exception d’une référence à l’Indonésie selon le journal israélien Yedioth Ahronoth — ont officiellement approuvé une demande américaine d’envoi de forces militaires pour participer à la « force internationale de stabilisation ».

L’attitude de l’Azerbaïdjan demeure cependant entourée d’incertitudes. Ce pays avait précédemment exprimé sa volonté d’envoyer des troupes, mais se montre désormais hésitant en raison de pressions turques.

Cette annonce intervient avant le départ du Premier ministre Benjamin Netanyahou vers les États-Unis pour rencontrer le président Donald Trump, la question des forces internationales et de leur mandat devant figurer en tête de l’agenda des discussions.

Les sources indiquent que cette force internationale sera chargée de missions définies, notamment le maintien de la sécurité dans les zones de déplacement, la supervision de la distribution de l’aide humanitaire et la sécurisation des couloirs stratégiques, dans le cadre de la phase deux de l’accord de cessez-le-feu.

Ces informations traduisent une volonté israélienne d’internationaliser le dossier sécuritaire de Gaza afin d’alléger la charge pesant sur l’armée, tout en garantissant une surveillance stricte des opérations de désarmement. Il est prévu que Netanyahou et Trump annoncent, à l’issue de leur rencontre, des détails supplémentaires sur l’identité des pays participants et le calendrier de déploiement, alors que des interrogations persistent sur les règles d’engagement de cette force et le degré d’acceptation de sa présence par les acteurs palestiniens et locaux.

D’autres pays ont déjà été évoqués comme « contributeurs potentiels » à la force destinée à Gaza, parmi lesquels l’Italie, le Pakistan et le Bangladesh, selon le rapport.

Un haut responsable israélien a déclaré, après la réunion, que le plan initial de Trump et Netanyahou consistait à étendre les Accords d’Abraham après la fin de la guerre et le retour des otages. Cependant, cette voie se heurte actuellement à de grands défis, les efforts se concentrant désormais sur la deuxième phase et la formation d’une force multinationale.

Le responsable a ajouté que le passage à la phase suivante aurait de toute façon pris du temps, en raison de la non-préparation de la force internationale, précisant que Washington cherche à garantir que tous les préparatifs soient achevés avant son déploiement.

Selon le journal, Netanyahou demandera, lors de sa rencontre avec Trump, d’empêcher la participation de la Turquie à la force internationale à Gaza. Il insistera aussi pour la récupération du corps du dernier otage avant le passage complet à la phase suivante, et pour la poursuite de la pression quotidienne sur le Hezbollah à travers le ciblage de ses éléments et de ses infrastructures auxquelles l’armée libanaise ne s’attaque pas.

Netanyahou devrait également axer ses discussions sur des accords d’armement, notamment l’acquisition de nouveaux escadrons d’avions de combat, d’hélicoptères de combat et de transport, ainsi que le financement et le développement de la production des missiles antimissiles « Hetz », tout en demandant l’autorisation de coopérer avec les Américains contre le système balistique iranien.

Le journal estime que Trump pourrait demander à Netanyahou de renforcer l’influence du président syrien Ahmed al-Shar’a dans son pays et de lancer la deuxième phase de la reconstruction de Gaza.

Les briefings médiatiques au sein du cabinet ont également indiqué que le mouvement Hamas reste actif, poursuit son armement et regagne ses capacités, même s’il n’est pas revenu à son niveau précédent.

La guerre dans la bande de Gaza a éclaté le 7 octobre 2023, lorsque le mouvement Hamas a annoncé le lancement de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa ». Israël a alors déclaré l’état de guerre et lancé une vaste campagne militaire comprenant des bombardements intensifs, suivis d’opérations terrestres.

Ces évolutions ont finalement conduit à un accord de trêve humanitaire, dont la première phase est entrée en vigueur le 10 octobre dernier. L’accord comprenait une cessation temporaire des combats, la libération progressive de détenus des deux côtés et l’acheminement d’une aide humanitaire urgente vers Gaza.

Cet accord est intervenu après près de deux ans de guerre, qui ont fait plus de 70 000 morts palestiniens et environ 170 000 blessés, selon le ministère de la Santé dans la bande de Gaza.

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