Le Qatar et les États-Unis proches de signer un accord de défense renforcé dans un contexte de tensions régionales

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré mardi que le Qatar et les États-Unis étaient sur le point de finaliser un accord renforcé de coopération en matière de défense, et ce, après une attaque israélienne menée la semaine dernière contre des dirigeants du mouvement palestinien Hamas présents au Qatar, attaque largement condamnée.
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Selon Rubio, ces frappes israéliennes n’affecteront pas négativement les relations entre Doha et Washington. Certains y voient une tentative des États-Unis d’apaiser la colère qatarie en offrant des garanties sur la non-répétition de tels incidents.
Cette attaque a eu une résonance particulière, le Qatar étant un allié stratégique de Washington et accueillant la plus grande base militaire américaine du Moyen-Orient. Depuis le début de la guerre de Gaza, il y a près de deux ans, Doha, aux côtés de l’Égypte, joue un rôle central de médiateur dans les négociations de cessez-le-feu.
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En quittant Tel-Aviv pour se rendre à Doha, Rubio a exhorté le Qatar à poursuivre sa médiation entre Israël et le Hamas afin d’aboutir à une trêve, estimant qu’il existe « une fenêtre de temps extrêmement courte pour parvenir à un accord ». Il a ajouté : « S’il y a un pays au monde capable de faciliter une médiation, c’est le Qatar. »
Rubio a confirmé que Washington et Doha travaillaient à l’élaboration d’un accord de défense renforcé, désormais proche de sa conclusion.
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Doha a qualifié l’attaque israélienne d’« acte lâche et perfide », tout en réaffirmant qu’elle n’entraverait pas sa mission de médiation, menée de concert avec l’Égypte et les États-Unis. Cette position, jugée pragmatique, permet au Qatar de préserver et d’accroître son rôle diplomatique futur.
En mai dernier, le président américain Donald Trump avait assuré à Doha que Washington la protégerait en cas d’agression, rappelant après l’attaque que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ne l’avait pas informé au préalable.
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Lundi, lors d’une conférence de presse conjointe avec Rubio, Netanyahou a menacé de frapper les dirigeants du Hamas « où qu’ils se trouvent », alors même qu’un sommet arabe et islamique extraordinaire se tenait pour réagir à l’attaque israélienne contre le Qatar, sans mentionner Doha directement.
Trump a exprimé son mécontentement face à cette opération, qu’il a qualifiée d’unilatérale et contraire aux intérêts américains comme israéliens. Il a également cherché à rassurer les autorités qataries, affirmant lors d’une rencontre à New York avec le Premier ministre du Qatar que de telles frappes ne se reproduiraient pas.
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Le conflit trouve son origine dans l’attaque lancée par le Hamas en octobre 2023, qui a causé la mort de 1 200 personnes et la capture d’environ 251 otages, selon Israël. Tel-Aviv affirme que 20 des 48 otages toujours retenus à Gaza seraient encore en vie. De son côté, le ministère de la Santé de Gaza indique que la riposte militaire israélienne a fait plus de 64 000 morts palestiniens. Un observatoire international de la faim souligne par ailleurs qu’une partie de la bande de Gaza est désormais frappée par la famine, Israël contrôlant environ 75 % du territoire.
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