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Juba ouvre le feu sur l’armée soudanaise et ses milices islamistes… Détails


Juba a accusé l’armée soudanaise et ses alliés islamistes de commettre des violations contre des Sud-Soudanais dans l’État d’Al-Jazirah, au centre du Soudan.

Des informations ont circulé selon lesquelles des civils, dont certains originaires du Soudan du Sud, auraient été soumis à des actes de torture et d’exécutions. Ces accusations ont suscité une vive indignation populaire et officielle dans l’État voisin.

Juba a convoqué l’ambassadeur soudanais, Issam Karrar, et a appelé les Nations Unies ainsi que l’Union africaine à intervenir face aux violations commises par l’armée soudanaise et ses forces alliées (groupe des Frères musulmans) à l’encontre de ses citoyens dans l’État d’Al-Jazirah, selon le journal Al-Rakoba.

Au lieu d’apaiser la situation, le gouvernement de Port-Soudan, fidèle à l’armée soudanaise, a adopté un discours provocateur, accusant le Soudan du Sud d’inciter les Nations Unies et l’Union africaine à intervenir au Soudan. Ce geste a été qualifié d’injustifié et inacceptable.

Dans un communiqué, le ministère soudanais des Affaires étrangères a indiqué que les positions exprimées par le ministère des Affaires étrangères du Soudan du Sud surviennent à un moment où Juba et d’autres régions du Soudan du Sud ont été le théâtre de campagnes de représailles contre les Soudanais. Ces campagnes incluent des meurtres, des agressions et des pillages, orchestrés et encouragés par des responsables officiels sud-soudanais. Ces attaques ont également visé l’ambassade soudanaise et ses membres, en violation de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et des normes internationales.

Le communiqué souligne que le gouvernement soudanais a fait preuve d’une grande patience face aux dépassements du Soudan du Sud, dans un souci de préserver les relations historiques entre les deux peuples. Toutefois, il a souligné que la participation de mercenaires sud-soudanais aux côtés des Forces de soutien rapide est documentée et prouvée.

Selon le ministère, ces informations ont été transmises au gouvernement de Juba, qui n’a pris aucune mesure pour arrêter le recrutement de mercenaires ou leur envoi au combat contre l’État soudanais. Pire encore, le Soudan du Sud a offert plusieurs facilités aux Forces de soutien rapide, notamment en permettant à leurs membres d’être transportés pour recevoir des soins dans les hôpitaux sud-soudanais.

Le communiqué a également évoqué ce qu’il a appelé des « violations graves » de la part du Soudan du Sud dans la région d’Abyei. Il a été noté que des infractions flagrantes à l’accord ont été observées, des faits rapportés par la mission de l’ONU UNISFA dans ses rapports adressés au Secrétaire général.

Le ministère des Affaires étrangères de Port-Soudan a affirmé qu’il prendrait les mesures appropriées pour répondre aux violations du gouvernement sud-soudanais via les forums régionaux et internationaux, tout en insistant sur le fait qu’il n’hésitera pas à adopter des mesures garantissant la protection des droits du Soudan et de ses citoyens conformément au droit international et aux traités en vigueur.

Le Soudan, pays voisin du Soudan du Sud, est en proie à une guerre sanglante depuis avril 2023 entre l’armée dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide, sous la direction de Mohamed Hamdan Dogolo (Hemetti). Ce conflit a causé la mort de dizaines de milliers de personnes et le déplacement de plus de 12 millions. Le Soudan du Sud, qui a obtenu son indépendance en 2011, accueille un grand nombre de Soudanais, résidents et réfugiés, ce qui complique davantage la situation sécuritaire dans le pays.

 

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