Politique

L’Algérie échange une aide contre la clôture de l’affaire du carburant défectueux

Le gouvernement libanais agit pour tourner la page de la poursuite judiciaire contre Sonatrach et raviver le partenariat bilatéral entre les deux pays.


L’Algérie cherche à clore le dossier du carburant défectueux avec le Liban en envoyant 30 000 tonnes de fioul à Beyrouth afin de la sortir de l’obscurité dans laquelle elle se trouve, en raison de la crise énergétique exacerbée par la guerre israélienne.

Cette initiative algérienne intervient alors que le gouvernement libanais s’apprête à annoncer la clôture de la plainte contre Sonatrach, accusée en 2020 d’avoir fourni au Liban des cargaisons de fioul non conformes aux normes, pour une valeur de 3 milliards de dollars.

Le ministre libanais de l’Énergie, Walid Fayad, a révélé en novembre dernier à la plateforme « Al-Taqa » que son ministère travaillait à développer le partenariat avec les institutions algériennes, tout en soutenant les efforts du gouvernement pour rétablir une coopération dans un cadre juridique garantissant les intérêts des deux pays.

En octobre, le Premier ministre libanais Najib Mikati a tenu une réunion avec plusieurs responsables pour examiner les solutions juridiques possibles concernant ce dossier.

Le Liban souffre de coupures d’électricité depuis les années 1990, tandis que les subventions massives de l’Électricité du Liban (EDL) pour couvrir ses pertes chroniques ont alourdi la dette publique de plusieurs dizaines de milliards de dollars.

La production électrique de Beyrouth oscillait entre 1 600 et 2 000 mégawatts par jour, mais le manque de carburant ces dernières années a fait chuter cette production à des niveaux historiquement bas.

En raison de ses difficultés financières, le Liban impose un rationnement strict de l’énergie depuis des décennies. Les querelles politiques ont paralysé les réformes du secteur, et les coupures de courant se sont intensifiées avec la crise économique actuelle.

En août, l’Algérie s’était engagée à fournir immédiatement du carburant pour faire fonctionner les centrales électriques après que l’EDL a annoncé l’épuisement de ses réserves, affectant des infrastructures essentielles comme l’aéroport international Rafic Hariri, le port de Beyrouth, les prisons, et les stations d’épuration et de pompage d’eau potable.

Le scandale du carburant défectueux avait éclaté en avril 2020, lorsqu’une enquête avait conduit à l’arrestation du représentant de Sonatrach au Liban, Tarek Al-Fawal, et de 16 autres personnes, dans une affaire impliquant une cargaison de fioul présentant des défauts de qualité destinée à l’EDL.

Sonatrach est liée au Liban depuis janvier 2006 par un contrat avec le ministère de l’Énergie pour la fourniture de diesel et de fioul, qu’elle vend à l’EDL par l’intermédiaire de deux entreprises, dont la société libanaise ZR Energy.

Les Libanais se sont révoltés contre leurs dirigeants à cause de la corruption généralisée, aggravant une crise économique et sociale qui a plongé le pays au bord de la faillite.

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