Politique

L’Algérie crée son isolement en punissant les pays africains rejoignant l’Initiative Atlantique 

L'Algérie ferme brusquement la porte des prêts aux pays d'Afrique de l'Ouest qui ont annoncé leur participation à l'Initiative internationale marocaine pour améliorer leur accès à l'Atlantique


L’Algérie, sans préavis, a fermé les comptes de prêts à plusieurs pays africains qui ont déclaré leur participation à l’initiative internationale lancée par le roi marocain Mohammed VI, visant à améliorer l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique. La décision algérienne vise à perturber le plan marocain, qui a été largement salué dans la région pour offrir des opportunités prometteuses pour stimuler le commerce et accélérer la communication régionale, ce qui aurait un impact positif sur le développement.

Le dernier numéro du journal officiel algérien a annoncé la « fermeture des comptes de prêts accordés aux gouvernements du Mali, du Niger, du Burkina Faso, de la Guinée, de la Guinée-Bissau et du Bénin, qui ont rejoint l’initiative lancée par le roi Mohammed VI, permettant aux pays du Sahel d’accéder à l’Atlantique« , selon le site marocain « Zankat 20 ».

La décision inattendue de l’Algérie a également inclus la Mauritanie, mettant fin à l’accord signé entre l’Algérie et Nouakchott en 1965, bien que les autorités mauritaniennes n’aient pas officiellement annoncé leur participation à l’initiative internationale lancée par le roi Mohammed VI.

Cette initiative algérienne intervient à un moment où l’Algérie risque de perdre sa médiation dans la crise au Mali après son échec à mettre fin à la guerre en cours en Afrique du Nord, et ses réunions avec les séparatistes touaregs le mois dernier sans la participation des autorités maliennes ont entraîné une crise diplomatique avec Bamako, qui a vivement protesté contre ce qu’elle a considéré comme une « ingérence dans ses affaires ».

Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad ont participé le 23 décembre à la réunion historique qui s’est déroulée à Marrakech et qui s’est conclue par l’annonce officielle du lancement de l’initiative royale visant à favoriser l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique.

Les ministres ont convenu de mettre en place une équipe nationale de travail dans chaque pays pour proposer des moyens d’activer l’initiative royale, qui vise à bénéficier aux pays du Sahel en leur offrant un accès à l’Atlantique.

Habib Bouri, chercheur politique nigérian, a déclaré au site marocain « Hespress » que l’initiative royale revêt « une importance économique très forte » pour les pays du Sahel, soulignant qu’elle « offre aux pays enclavés une opportunité historique d’accéder à l’Atlantique, de s’ouvrir aux marchés mondiaux et d’augmenter le volume des exportations ».

Lors de la réunion de Marrakech, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a souligné que « les défis auxquels sont confrontés les pays du Sahel concernent son pays en raison de la proximité », rappelant « les décisions précédentes du Maroc concernant les pays du Sahel, telles que l’annulation de la dette et la réduction des droits de douane ».

Le roi Mohammed VI, dans son discours à l’occasion du 48e anniversaire de la Marche Verte, a souligné que « les problèmes et les difficultés auxquels sont confrontés les pays du Sahel ne seront pas résolus uniquement par des dimensions de sécurité et militaires, mais en adoptant une approche basée sur la coopération et le développement conjoints ».

Il a souligné que « le succès de cette initiative dépend toujours de la réhabilitation de l’infrastructure des pays du Sahel et de la mise en œuvre de leur connexion aux réseaux de transport et de communication dans leur environnement régional ».

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