Un stratagème qui l’a rendu indésirable : l’influence des Frères musulmans s’efface dans les élections municipales libyennes
Malgré tous les efforts déployés par les Frères musulmans pour s’impliquer dans les élections municipales organisées en Libye ce dimanche, leurs pratiques passées ont conduit les Libyens à les rejeter, surtout face aux avertissements précoces émis par la Haute Commission nationale électorale concernant les stratagèmes de cette organisation.
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Des experts ont remarqué que l’influence des Frères musulmans, déjà en déclin en Libye en raison du rejet populaire de leurs pratiques au fil des années, s’est encore estompée lors de ces élections municipales.
À ce sujet, le politologue libyen Kamel Al-Marash a déclaré que les Frères musulmans libyens sont les grands perdants de cette dernière échéance électorale, et probablement de toute future élection. « Ils souffrent de divisions profondes et d’une concurrence féroce entre leurs dirigeants, ce qui en fait l’organisation la plus détestée par les Libyens, après leur passage au pouvoir et leur responsabilité directe dans les divisions et le morcellement du pays », a-t-il expliqué.
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Al-Marash a également souligné que l’éloignement des Frères musulmans des élections municipales s’explique par l’échec des expériences partisanes en Libye, qui n’ont pas répondu aux attentes. Cela a conduit à l’absence de rivalité partisane dans ces élections, rendant ainsi le rôle du mouvement quasi inexistant.
Il a ajouté que les élections municipales reposent principalement sur des allégeances tribales et claniques locales, qui sont « plus fortes » que les structures partisanes. Ces élections impliquent souvent un partage interne entre les composantes tribales.
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Par ailleurs, les avertissements émis par la Commission électorale en septembre dernier, visant implicitement les Frères musulmans et certaines milices extrémistes qu’ils soutiennent, ont également contribué à limiter leur rôle, selon Al-Marash.
Le juriste libyen Jamal Amer a partagé cette analyse, déclarant que malgré l’intérêt des Frères musulmans pour ces élections, leurs figures affiliées sont « bien connues des Libyens », ce qui a rendu leur participation plus compliquée. Il a évoqué leur échec à obtenir des sièges influents lors des précédentes élections municipales.
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Amer a ajouté que la société libyenne « rejette et déteste les Frères musulmans », mais leur emprise sur les institutions de l’État, notamment dans l’ouest du pays, et leur contrôle sur des milices armées les protègent de la colère populaire.
Concernant leur participation électorale, Amer a expliqué qu’elle s’est limitée à des participations individuelles d’éléments qui ne montrent pas ouvertement leur appartenance au mouvement. Ces candidats dissimulent leur loyauté aux Frères musulmans, mais leurs intentions se dévoilent une fois élus, une stratégie typiquement adoptée par le mouvement dans tout processus démocratique en Libye.
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La ville de Misrata, située à l’ouest de la Libye, a attiré une attention particulière, étant l’un des bastions importants des Frères musulmans. Cependant, leur mobilisation y a été qualifiée de « faible », selon le politologue libyen Jamal Al-Fallah.