La tension règne dans l’ouest de la Libye après l’assassinat de l’un des plus grands trafiquants d’êtres humains
Des assaillants inconnus ont assassiné Abdelrahman Milad, surnommé « Al-Bidja », commandant du camp de l'Académie navale militaire de Tripoli et recherché internationalement pour trafic d'êtres humains.
Des assaillants non identifiés ont tué Abdelrahman Milad, le commandant du camp de l’Académie navale militaire à Tripoli, en le mitraillant dans la capitale libyenne. Cet assassinat a provoqué une montée des tensions, avec des vidéos montrant le déplacement de plusieurs groupes armés de Zawiya vers la région de Sayyad dans la capitale et annonçant leur état de mobilisation.
-
Une nouvelle vague de tension entre l’est et l’ouest de la Libye menace de compromettre le processus politique
-
Tensions croissantes… Les frappes aériennes s’étendent dans l’ouest de la Libye
Une source sécuritaire responsable a déclaré que « des assaillants ont intercepté le véhicule du major Al-Bidja à Janzour (banlieue ouest de Tripoli) et ont ouvert le feu avec des fusils automatiques, le tuant sur le coup. »
La source, qui a demandé à rester anonyme en raison de la sensibilité de l’affaire, a ajouté que « les services de sécurité ont ouvert une enquête sur l’incident. »
Bien que la source n’ait pas précisé l’identité des assaillants, elle a souligné que « ses ennemis sont nombreux. » Cela survient dans un contexte de tension sans précédent en raison de la crise de la Banque centrale, ce qui a poussé le gouverneur de la banque, Saddiq Al-Kabir, à quitter le pays par crainte pour sa sécurité personnelle.
-
Le gouvernement Dbeibah lance de nouvelles frappes aériennes sur des zones de l’ouest de la Libye – Détails
-
La souffrance de la société libyenne due à la présence et au contrôle des milices sur la prise de décision dans l’ouest de la Libye
La source a également indiqué que « nous nous attendons à une tension sécuritaire dans la capitale en raison des rassemblements organisés par des groupes armés loyaux à Al-Bidja dans la ville de Zawiya (à 50 km à l’ouest de Tripoli), sa ville natale. »
Dans ce contexte, le président du Conseil d’État, Khaled Meshri, a rendu hommage au major Abdelrahman Milad via sa page officielle sur Facebook. Meshri, originaire de Zawiya, a déclaré : « Avec une grande tristesse, nous avons appris l’assassinat du commandant du camp de l’Académie navale militaire, qui a été reconnu à Zawiya pour ses efforts en faveur de la réconciliation entre ses habitants lors de tout conflit, et pour ses efforts pour relancer l’académie navale et former sa première promotion après une interruption de 14 ans. »
-
Première rencontre entre les dirigeants des armées libyennes de l’est et de l’ouest
-
Les milices de l’ouest libyen poursuivent leur terrorisme pour déstabiliser l’État
Il a ajouté : « Tout en présentant nos condoléances à la famille de la victime, ainsi qu’à ses proches et collègues, nous appelons le procureur général et les autorités compétentes à révéler les personnes impliquées dans cet assassinat et à les traduire en justice. »
Abdelrahman Milad, surnommé « Al-Bidja », est l’une des figures de proue de la sécurité dans l’ouest de la Libye. Il est accusé par plusieurs pays, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, de diriger un grand réseau de trafic d’êtres humains, étant l’un des dirigeants de la garde côtière libyenne à Zawiya, une des principales zones de départ des migrants vers l’Europe.
-
Des affrontements violents dans l’Ouest libyen
-
Une Nouvelle Crise en Libye Entrave les Négociations pour la Formation d’un Gouvernement Unifié
En juin 2018, son nom est apparu dans un rapport du Conseil de sécurité des Nations Unies le décrivant comme « le chef du réseau de trafic d’êtres humains le plus dangereux en Libye, impliqué dans la torture des migrants et des violations des droits de l’homme ». Un mandat d’arrêt international a été émis contre lui par Interpol.
Ce mois-là, le Département du Trésor américain a imposé des sanctions contre lui et cinq autres Libyens en raison de ce qu’il a qualifié de « menace pour la paix, la sécurité et la stabilité en Libye par leur implication dans le trafic de migrants », une mesure également annoncée par le Royaume-Uni.
-
La Turquie étend son influence en Libye par la porte de la coopération militaire
-
Washington perd sa base stratégique de surveillance du littoral et de la Libye avec le retrait du Niger
Le 14 octobre 2020, le ministère de l’Intérieur du Gouvernement de l’Accord libyen a annoncé l’arrestation de « Al-Bidja », avec l’accueil de la Mission des Nations Unies en Libye, mais il a été libéré après quelques mois.