Politique

Une initiative irakienne pour libérer les fonds iraniens gelés à Bagdad

Le ministre des Affaires étrangères irakien discute avec un responsable américain de la concentration sur les défis liés à l'utilisation du dollar dans les transactions financières. 


Le ministre des Affaires étrangères irakien, Fuad Hussein, a souligné, vendredi, la nécessité de trouver une solution rapide et équitable à la question des fonds iraniens gelés en Irak, qui serve les intérêts des deux parties et renforce la stabilité financière dans la région. Cela fait suite à une rencontre entre Hussein et John Bass, sous-secrétaire d’État américain aux affaires administratives et politiques, à Washington, où les deux parties ont discuté de plusieurs questions bilatérales et régionales importantes, selon l’Agence de presse irakienne (WAA).

Le ministre irakien des Affaires étrangères a souligné l’importance de renforcer les relations américano-irakiennes dans divers domaines, en soulignant la volonté commune d’élargir la coopération politique et économique entre les deux pays, tout en mettant l’accent sur les défis liés à l’utilisation du dollar dans les transactions financières.

Selon la même source, il a insisté sur la nécessité de trouver des solutions qui renforcent la stabilité économique de l’Irak et contribuent à une croissance durable.

Dans un autre contexte, il a exprimé sa préoccupation concernant la situation à Gaza et la détérioration dans le secteur, ainsi que l’extension du conflit au sud du Liban, soulignant l’importance d’intensifier les efforts internationaux pour mettre fin à l’escalade et réaliser la paix dans la région.

L’Iran possède environ 18 milliards de dollars en Irak, provenant des recettes de ses exportations de gaz vers ce pays. En vertu des sanctions américaines contre Téhéran, les autorités irakiennes déposent ces fonds en échange de leurs importations de gaz d’Iran et sont autorisées à acheter des biens humanitaires tels que des aliments et des médicaments.

Les importations humanitaires que le gouvernement iranien importe de Bagdad sont très limitées, alors que ses exportations vers l’Irak ont dépassé environ dix fois ses importations en biens non pétroliers.

Les États-Unis avaient autorisé l’Irak à payer 500 millions de dollars de la somme totale due à l’Iran en mars 2023, selon des médias locaux, citant le secrétaire général de la Chambre de commerce irano-irakienne, Hamid Hosseini.

Les fonds iraniens gelés à Bagdad ne sont pas les seuls, l’Iran ayant d’énormes soldes non déclarés dans les pays avec lesquels il entretient des relations commerciales et ses revenus provenant de ses exportations de pétrole au cours des dernières années depuis la signature de l’accord nucléaire en 2015, mais il ne peut pas y accéder en raison des sanctions américaines.

Selon les données du Centre d’études iraniennes, le total des actifs iraniens dans les banques internationales était estimé entre 100 et 120 milliards de dollars en 2015, dont 1,973 milliard de dollars aux États-Unis, 35 milliards en Europe et environ 22 milliards en Chine.

Le 10 juin 2023, les États-Unis ont émis un décret permettant à Téhéran d’utiliser les ressources financières gelées en Irak pour acheter des marchandises non soumises à des sanctions de pays tiers. Le président de la Chambre de commerce irano-irakienne, Yahya Al-Ishaq, a révélé que le gouvernement irakien avait libéré 2,7 milliards de dollars des fonds iraniens gelés, selon l’agence de presse iranienne « Tasnim ».

En juillet 2023, l’Agence de presse iranienne « IRNA » a cité le Premier ministre irakien Mohammed Shia’ al-Sudani, affirmant que Bagdad était en contact avec les États-Unis pour payer les dettes de l’Iran en échange des importations irakiennes de gaz, qui s’élevaient à 9,25 milliards d’euros, ajoutant que son pays avait payé « environ 1,842 milliard d’euros au cours des sept premiers mois du gouvernement conformément à la mécanique convenue ».

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page