Conflit entre la Somalie et l’Éthiopie : la Turquie sur le front de la « crise portuaire »
La Somalie et l’Éthiopie, voisins dans la région de la Corne de l’Afrique, ont mené des discussions lundi à Ankara dans le but de réduire les tensions croissantes entre les deux pays.
La crise entre les deux nations s’est intensifiée après un accord signé par Addis-Abeba avec le Somaliland, offrant à l’Éthiopie un accès maritime.
Les deux parties ont convenu, dans une déclaration conjointe publiée par le ministère turc des Affaires étrangères, de « poursuivre le dialogue en cours pour résoudre leurs différends et garantir la stabilité régionale ».
Hakan Fidan, ministre turc des Affaires étrangères, a déclaré aux journalistes que des « progrès significatifs » avaient été réalisés, exprimant son « optimisme pour l’avenir », tandis qu’un deuxième round de discussions se tiendra à Ankara le 2 septembre.
Le conflit a suscité de grandes inquiétudes quant à la stabilité de la région de la Corne de l’Afrique, et plusieurs pays et organisations internationales ont appelé au respect de la souveraineté de la Somalie.
L’Éthiopie a été privée d’un accès côtier après la sécession de l’Érythrée en 1993, suite à une guerre de trente ans pour l’indépendance.
Les relations entre les deux pays voisins ont toujours été marquées par des troubles et des conflits régionaux, ayant mené à deux guerres à la fin du siècle dernier.
Les tensions se sont aggravées plus tôt cette année lorsque Addis-Abeba a signé un mémorandum d’entente avec le Somaliland, offrant à l’Éthiopie – l’un des plus grands pays enclavés du monde – un accès maritime tant recherché.
En vertu du mémorandum d’entente, le Somaliland a accepté de louer une façade maritime de 20 kilomètres pour 50 ans à l’Éthiopie, qui souhaite établir une base navale et un port commercial sur la côte.
En échange, le Somaliland, qui a déclaré unilatéralement son indépendance en 1991, a affirmé que l’Éthiopie la reconnaîtrait officiellement, bien qu’Addis-Abeba n’ait pas confirmé cela.
