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Yémen : 3 entreprises françaises visées par une plainte pour « complicité de crimes de guerre »


C’est un déluge de feu parmi tant d’autres dans une guerre qui ne cessait de s’enliser au Yémen. Début décembre 2016, pendant soixante-douze heures, plusieurs vagues d’avions de la coalition arabe emmenée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui intervient depuis 2015 contre la rébellion houthiste – soutenue par l’Iran –, s’acharnent sur Saada. Une cité que Riyad et ses alliés considèrent comme un fief de la rébellion. Parmi les restes des munitions utilisées contre un quartier résidentiel gît, au milieu des ruines, un missile air-sol Storm Shadow/Scalp. Une arme issue d’un projet franco-anglais mené par les sociétés MBDA UK et MBDA France.

Cette frappe, parmi 26 autres, est au cœur d’une plainte déposée à Paris, jeudi 2 juin, contre trois industriels français pour « complicité de crimes de guerre » par les ONG Mwatana, une organisation yéménite de défense des droits humains, et European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR), basé à Berlin, rejointes par l’association Sherpa, et avec le soutien d’Amnesty International France.

Cette plainte, qui fait suite à une procédure parallèle déposée en décembre 2019 auprès de la Cour pénale internationale, pose à nouveau la question sensible des exportations d’armes françaises, et l’opacité qui entoure ces livraisons, à destination de pays alliés et en guerre.

Sont ainsi visés Dassault Aviation, qui exporte et assure notamment la maintenance des Mirage 2000 équipant les forces aériennes des EAU ; MBDA France et le groupe MBDA, pour la production et l’exportation de missiles air-sol Storm Shadow et Scalp, ainsi que le groupe Thales, pour la fourniture de pods de guidage Damoclès à l’Arabie saoudite et aux EAU destinés à guider des bombes vers leurs cibles. Ces trois entités font partie des plus importants fournisseurs d’armes aux pays de la coalition arabe.

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