Politique

Un dirigeant islamiste soudanais révèle le rôle des Frères musulmans dans l’embrasement de la guerre


Les Forces d’appui rapide du Soudan ont diffusé dans la soirée de mardi les aveux du chef du Parti de l’État de droit islamique, Mohamed Ali Al-Jazouli, qui a été arrêté il y a quelques jours au sein de plusieurs dirigeants du Parti pour son rôle dans le déclenchement de la guerre au Soudan pour faire échouer l’Accord-cadre en incitant l’armée à confirmer les accusations portées par les Forces d’appui au sujet de l’implication des vestiges de l’ancien régime et des groupes islamistes radicaux dans l’introduction du pays dans un tunnel sombre en lançant une attaque contre leurs bases le 15 avril dernier, dans le cadre d’un coup d’État.

Al-Jazouli a confirmé son appartenance à l’EI terroriste, qu’il suivait son ancien chef Abou Bakr al-Baghdadi, tué lors d’un bombardement américain en Syrie il y a des années.

Il a souligné que le courant islamiste avait cherché à faire échouer l’accord-cadre depuis sa signature le 15 décembre en raison de la menace qu’il représentait pour ses intérêts. Il a contacté le commandant de l’armée Abdel Fattah al-Burhan, avec la médiation du général de brigade Hasan al-Billal, pour faire ce qui était nécessaire pour renverser l’accord qui vise à former un État civil.

Al-Jazouli a parlé du rôle de Cheikh Ali Karti, l’un des leaders musulmans du Soudan, et du secrétaire général désigné du mouvement islamiste, dans le déclenchement de la situation. « Karti a souligné que la démonstration des forces d’appui rapide était une force rebelle, le début de la fin de l’accord-cadre, et qu’il fallait profiter de cette opportunité », explique-t-il.

Il a ajouté que les bataillons islamiques dirigés par l’islamiste Anas Omar et incités par l’islamiste Oussama Abdallah, ainsi qu’Ali Karti, soutenus par l’armée, ont lancé l’attaque des sites de soutien rapide de la Cité sportive le 15 avril.

Il a souligné qu’à 6 h 30, l’attaque contre les Forces d’appui rapide avait mis fin à l’Accord-cadre, appelant à la fin de la discorde afin que le Soudan ne sombre pas dans une guerre similaire à celle qui s’était produite au Yémen, en Syrie et en Libye.

Ces aveux révèlent que l’armée et son commandant ont raison d’accuser l’armée d’être alliés avec les islamistes et les reliques de l’ancien régime de les avoir repoussés au front, en contradiction avec les exigences du peuple soudanais.

Les dirigeants de l’ancien régime se sont opposés à l’Accord-cadre et ont brandi le sang et les armes pour le faire tomber par l’intermédiaire de l’armée. Le dernier Premier ministre de l’ère d’al-Bashir, Mohamed Tahir Ayala, s’est engagé avant que les affrontements n’éclatent à offrir « aux martyrs après les martyrs » pour défendre le Soudan et sa religion.

Les Frères du Soudan se sont efforcés d’utiliser la politique de la terre brûlée pour aggraver la situation dans le pays en incitant les tribus à s’en prendre aux forces d’appui rapide, en exploitant leurs visiteurs pour attaquer les lieux de culte, en commettant des sépultures tribales et sectaires dans le pays et en s’attaquant aux missions diplomatiques et aux postes de commandement étrangers pour tenter de calmer la situation et trouver des accords qui mettent fin à la guerre.

On pense que la domination de l’aile des frères dans l’armée et leurs contacts avec les restes d’al-Bashir sont à l’origine des tentatives de bloquer tout règlement du conflit, car des sources ont évoqué la survenance de certaines violations malgré l’entrée en vigueur du cessez-le-feu sous parrainage saoudien et américain lundi soir.

Les forces de soutien rapide ont à maintes reprises accusé les commandants de l’armée soudanaise d’avoir déclenché la guerre pour couvrir les prisonniers de l’ancien régime et les ramener sur la scène.

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