Tunisie… Prolongation de la détention de dirigeants frères musulmans accusés de terrorisme
Hier, jeudi, la justice tunisienne a prolongé la détention provisoire de dirigeants de la confrérie des Frères musulmans, accusés de terrorisme.
Le juge d’instruction du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a décidé de prolonger la détention préventive de quatre mois pour le dirigeant éminent des Frères musulmans, Habib Ellouze, et le procureur général destitué affilié aux Frères musulmans, Bashir Akrami, pour des accusations de terrorisme.
Chute des papiers des Frères en Tunisie… Ancien député emprisonné Parmi les accusations portées contre Habib Ellouze et Bashir Akrami figurent « la falsification de rapports d’enquête, l’ingérence dans les enquêtes judiciaires, l’aide à une personne pour échapper à des poursuites judiciaires, la formation d’alliances et l’adhésion à une organisation terroriste ».
Habib Ellouze, connu pour sa position religieuse stricte, est considéré comme l’un des faucons au sein des Frères et est connu pour ses positions proches de l’organisation « Ansar al-Sharia », accusée d’assassiner les hommes politiques tunisiens Chokri Belaid et Mohamed Brahmi en 2013, sur ordre du mouvement Ennahdha affilié aux Frères.
Après la découverte des fils de l’assassinat de Belaid après une période complète de 10 ans, un mandat de dépôt a été émis contre Ellouze en mars de l’année dernière à la suite d’une plainte déposée contre lui par l’équipe de défense dans l’affaire de l’assassinat de Belaid et Brahmi.
La justice avait déjà clos l’affaire pour laquelle Ellouze avait été arrêté lorsque l’appareil était sous le contrôle des Frères, avant d’être récemment rouverte.
À la fin de 2012, Ellouze incitait contre le leader de gauche Chokri Belaid, répandant des allégations infondées dans une tentative de retourner l’opinion publique contre lui, après l’avoir déclaré apostat et sanctionné son sang.
Ellouze a dirigé des campagnes de propagande dans les mosquées en tant que parlementaire élu lors des élections de 2011, plaidant en faveur des assassinats et excommuniant les dirigeants de gauche.
Habib Ellouze est considéré comme l’un des fondateurs du « Mouvement de la tendance islamique », qui est devenu plus tard le mouvement Ennahdha, où il a présidé le Conseil de la Choura du mouvement entre 1980 et 1991, puis a présidé le mouvement lui-même de juin 1991 à septembre de la même année, date de son arrestation.
Après 2011, Habib Ellouze est devenu député à l’Assemblée constituante (parlement de transition) élue le 23 octobre 2011, représentant le mouvement Ennahdha dans la circonscription de Sfax Sud-Est en Tunisie.
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Deux enquêtes en une semaine pour le chef des Frères musulmans en Tunisie : la fin est-elle proche ?
Bashir Akrami En juillet dernier, la justice tunisienne a émis un mandat de dépôt contre Bashir Akrami pour des accusations déposées par l’équipe de défense des hommes politiques Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, liées à des crimes de trahison, d’espionnage et de contribution à l’arrêt et à l’entrave de toutes les activités de surveillance qui auraient révélé son implication dans les assassinats.
L’équipe de défense a révélé qu’il existe une affaire devant la justice financière et économique concernant la relation d’Akrami avec le service secret financier du chef du mouvement Ennahdha affilié aux Frères, Rached Ghannouchi. Ils ont déclaré qu’Akrami s’était « mis à la disposition de pays étrangers, espionné pour eux et reçu de l’argent », selon leurs dires.
En juin de l’année dernière, le président tunisien Kaïs Saïed a décidé de révoquer 57 juges, dont le chef du Conseil supérieur de la magistrature dissous et Bashir Akrami, suite à des accusations de corruption et de dissimulation de suspects dans des affaires de terrorisme.
Akrami est largement décrit comme l’homme du mouvement Ennahdha et son outil pour manipuler le système judiciaire à ses propres fins.
Akrami a été juge d’instruction dans l’affaire de l’assassinat des hommes politiques de l’opposition Chokri Belaid et Mohamed Brahmi depuis 2013, avant d’occuper le poste de procureur général au tribunal de première instance à partir de 2016.
Son limogeage de son poste, selon le décret présidentiel en juin 2022, a marqué le début du lever du voile qui a empêché l’ouverture du dossier de l’envoi de terroristes vers des zones de conflit, la dissimulation de crimes terroristes et l’entrave aux enquêtes dans des milliers de dossiers liés au terrorisme.