Grand Maghreb

Tunisie: plus de 1 400 candidats briguent 161 sièges; Ennahdha tient à boycotter les élections


La Tunisie se prépare aux élections parlementaires prématurées dans un contexte exceptionnel selon les mesures annoncées par le Président Kaïs Saïed le 25 juillet 2021, au milieu d’une vaste province de l’échiquier politique, au premier rang desquelles le mouvement Ennahdha, qui a dominé la scène ces 10 dernières années, et que les Tunisiens ont qualifié de « décennie noire », et qui cherche à mettre fin à son expansion et à restituer le pouvoir à la population, à sa discrétion.

Ennahdha, qui cherche à engager un dialogue avec Saïed, a réaffirmé son attachement au boycott des prochaines élections législatives du pays, le qualifiant de « farce », selon un communiqué du bureau exécutif du mouvement, Jeudi.

Dans ce communiqué, publié à l’issue d’une réunion du mouvement présidée par Rached Ghannouchi, Président du Parlement tunisien, qui a été dissous, il est dit: « Confirme sa position inébranlable dans le boycott des prochaines élections législatives à tous les niveaux en vue de la candidature, de l’approbation et de l’élection, considérant que les tentatives de modifier les lois du processus électoral et de prolonger la période d’éligibilité en raison de la faible participation, de la présence de plusieurs circonscriptions, des crimes de corruption financière enregistrés et de la marginalisation de la représentation des femmes dans les élections, renforcent sa position de longue date sur l’ensemble du chemin du coup ».

Le manifeste rappelle que ce qu’il appelle le « régime coup d’État » vise « la mise en place d’un régime individuel absolu, qui met à mal les libertés et la concurrence démocratique loyale, établit un parlement fictif et des institutions dépourvues de pouvoirs et qui est dénué de tout contrôle sur l’autorité absolue du président ».

Dans sa déclaration, il dénonce « l’obstruction délibérée du mouvement judiciaire par Kaïs Saïed », notant qu’il s’agit « d’un précédent dangereux dans l’histoire du pays et que le Ministère de la Justice continue de faire pression sur les juges pour qu’ils servent l’ordre du jour du coup d’État, en recourant à une équipe d’inspection, afin d’engager des poursuites pénales contre des juges injustement destitués et de faire fi des décisions du Tribunal administratif qu’ils ont entendues ».

Selon les statistiques de la Commission électorale tunisienne, plus de 1 400 candidats aux élections législatives, qui se tiendront pour la première fois sur des individus plutôt que sur des listes, se disputent les 161 sièges d’un parlement extraordinaire dont les Tunisiens attendent la réalisation de leurs aspirations, bien que les craintes de tentatives d’infléchir le processus électoral se soient accrues, à l’aide des fonds politiques qui ont joué un rôle déterminant dans le paysage tunisien ces 10 dernières années.

Conformément à la nouvelle loi électorale promulguée par le Président Kaïs Saïed en septembre dernier, le nouveau Conseil des représentants, qui comptait 217 membres, sera composé de 161 membres.

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