Stratégie probatoire : Exploiter les prisonniers et les personnalités exclues pour renforcer l’armée
Dans le contexte de l’évolution continue de la situation au Soudan, de nouveaux rapports révèlent une stratégie adoptée par l’armée soudanaise. Cette approche stratégique implique la réintégration d’anciennes personnalités précédemment détenues, les choisissant pour faire partie de la structure de direction de l’armée. Cette étape reflète un changement dans la politique intérieure du Soudan, car l’armée cherche à exploiter les expériences et les connaissances antérieures de ces personnalités dans le contexte de la crise actuelle. Ces actions s’inscrivent dans le cadre des efforts continus visant à assurer la stabilité et la gestion des crises dans le pays.
Qui est le général Sadiq Sayed ?
Le général Sadiq Sayed est l’un des exemples éminents de cette stratégie, ayant été précédemment emprisonné pour des accusations liées à la dispersion du sit-in du Commandement général. Malgré son passé judiciaire, il a été libéré au début de la crise soudanaise et a été nommé à un poste important au sein de l’armée soudanaise. Le général Sadiq Sayed a pris la direction des forces blindées, en particulier après le décès du général Ayoub Abdelqader. Cette décision illustre l’engagement de l’armée à intégrer des individus expérimentés et compétents, même s’ils ont rencontré des défis juridiques par le passé. Ces actions soulignent l’engagement du gouvernement soudanais à intégrer diverses compétences dans la structure de l’armée afin d’assurer la stabilité et de relever les défis futurs dans le pays.
Cet officier, considéré comme l’une des figures influentes au sein du Mouvement islamique de l’armée soudanaise, a été désigné pour servir au sein des Forces de soutien rapide. Il jouissait de pouvoirs étendus, ce qui lui a permis de promouvoir les orientations internes des Forces de soutien rapide en recrutant davantage d’officiers loyaux au Mouvement islamique et en nommant davantage de personnel administratif partageant la même vision politique. Le plan initial du Mouvement islamique était de prendre le contrôle des Forces de soutien rapide de l’intérieur, puis de les utiliser pour éliminer l’armée soudanaise. Cependant, la dispersion du massacre du sit-in a soulevé des doutes quant à la loyauté de cet officier. En conséquence, la direction des Forces de soutien rapide a décidé de le traduire en justice et de le détenir pour enquêter sur ces accusations et maintenir la stabilité interne.
À la fin du mois de Ramadan en 2019, le général Sadiq Sayed a dirigé une unité des Bataillons de la Loyauté et de l’Ombre dans une attaque contre le site du sit-in. Au cours de cette attaque, il a réussi à tuer plus de 400 jeunes devant l’armée. En conséquence de sa participation à ce crime, le général Sadiq Sayed a été capturé et détenu dans les centres de détention des Forces de soutien rapide. L’officier n’a pas encore été renvoyé devant la commission Nabil Adib, à la suite d’avertissements émanant du chef du Conseil de souveraineté de transition, Abdel Fattah al-Burhan, qui a confirmé que cet officier serait jugé conformément au droit militaire.
Après le déclenchement de la guerre le 15 avril, une force d’islamistes s’est mobilisée avec tout son équipement militaire et a attaqué le centre de détention du général Sadiq Sayed. Il a été libéré avec 500 soldats et officiers ayant participé à ce massacre. Le général Sadiq Sayed est réapparu vêtu d’un uniforme militaire et a participé à des opérations militaires, attirant l’attention des Forces de soutien rapide et faisant de cette affaire l’une des raisons de la guerre du 15 avril. Par la suite, le général Sadiq Sayed a disparu, mais en raison de la perte d’un grand nombre d’officiers dans les forces blindées, son nom est réapparu. Cette évolution est perçue comme une preuve que les islamistes s’engagent désormais directement dans les combats, même devant le public, alors que des doutes se sont exprimés sur l’implication d’Al-Burhan et la possibilité qu’il se rende à Djeddah pour des négociations.