Sous la tutelle des Frères musulmans : Purges fissures et violations graves au sein de l’armée soudanaise

Des signes d’une crise interne frappant l’armée soudanaise et les milices alliées, y compris les milices du mouvement islamique, commencent à émerger, marquées par une lutte interne intense entre les factions et les dirigeants militaires. Un scénario complexe, marqué par des assassinats et des actes de vengeance, indique une fracture profonde au sein des forces d’Abdel Fattah al-Burhan.
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Des sources soudanaises informées ont révélé le meurtre du directeur du renseignement militaire, le colonel Mohamed Adam, dans sa résidence à Port-Soudan, dans un incident qui a été largement dissimulé.
Les sources ont déclaré que l’armée n’a pas encore annoncé officiellement la mort d’Adam, dans une tentative de présenter une version alternative selon laquelle son meurtre serait survenu lors des opérations militaires.
Le colonel Mohamed Adam a été récemment nommé par le commandant de l’armée Abdel Fattah al-Burhan pour remplacer le colonel Abdel Nabi, accusé de violations et de corruption, ce qui lie sa mort à un conflit d’intérêts et de pouvoir au sein des services de renseignement militaire.
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L’incident du meurtre du colonel Mohamed Adam n’est pas le premier. Plusieurs assassinats de hauts responsables de l’armée soudanaise ont été enregistrés ces derniers mois dans des circonstances mystérieuses.
En septembre dernier, le colonel Abdel Nasser Mohamed Othman, commandant de l’usine de munitions à Shajara, a été tué dans des circonstances ambiguës, avec des récits contradictoires concernant la manière de sa mort, entre un ciblage intentionnel ou une purge interne.
En octobre, le général Ayoub Abdel Qader, commandant de l’artillerie blindée, a été tué, et des sources ont évoqué la possibilité d’une exécution interne, bien que la version officielle fasse état de sa mort à la suite d’une chute de roquette.
Le colonel Omar Al-Noman, responsable des opérations du renseignement militaire, a également perdu la vie dans des circonstances similaires.
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En février 2024, les services de renseignement militaire ont arrêté trois officiers sous accusation de planification pour l’assassinat du général Yasser Al-Atta, assistant du commandant de l’armée, ce qui témoigne de l’intensification des conflits à des niveaux menaçant la vie des hauts gradés.
Selon les sources, l’armée souffre d’une division idéologique entre des courants islamistes radicaux, connus localement sous le nom de « Kizan », et des forces laïques et nationalistes, qui se battent pour le pouvoir et le contrôle sans un projet politique ou militaire unifié.
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Le mouvement islamique, dirigé par des figures telles que Ali Karti, est accusé de contrôler les centres de décision au sein de l’armée et de diriger les opérations en dehors de la hiérarchie militaire normale, comme en témoignent des fuites sonores faisant état d’instructions militaires émises par les Brigades Al-Baraa, un groupe militaire lié aux islamistes, sans coordination avec le commandement général.
Des fuites sonores ont révélé que les Brigades Al-Baraa, dirigées par Al-Misbah Abu Zaid, contrôlaient entièrement les frappes aériennes et marginalisaient les officiers réguliers dans la planification sur le terrain.
Des rapports ont également indiqué que les Brigades Al-Baraa, dirigées par Al-Misbah Abu Zaid, prenaient des décisions unilatérales et géraient des drones d’attaque sans l’accord de la direction de l’armée, ce qui constitue une violation grave de la hiérarchie militaire.