Politique

Saïed montre au conseiller de Trump des images documentant la famine à Gaza


Le président tunisien affirme à Maged Boulos que les affaires internes de chaque pays arabe doivent être résolues par ses citoyens sans aucune ingérence étrangère, quelle qu’en soit la justification.

Le président tunisien Kaïs Saïed a présenté, mardi au palais de Carthage, au conseiller principal de l’ancien président américain Donald Trump pour les affaires arabes, du Moyen-Orient et d’Afrique, Maged Boulos, des images documentant la famine qui ravage la population de Gaza, en particulier les enfants.

Dans une vidéo diffusée par la présidence tunisienne, Saïed interroge Boulos en lui montrant les images : « Est-ce cela la légitimité internationale ? Cette légitimité qui s’effondre aujourd’hui dans toute la Palestine ? », soulignant que la situation actuelle dans la bande de Gaza est « inacceptable ».

Il a ajouté que « ces images ne représentent qu’une infime partie de l’ampleur des crimes quotidiens subis par le peuple palestinien », poursuivant : « Quel est le tort de ces enfants pour qu’ils soient tués ? Et quel est le tort de ce peuple pour qu’on lui nie son droit à l’autodétermination ? »

Saïed a insisté sur le fait que « le droit à l’autodétermination est expressément consacré dans plusieurs traités internationaux, y compris le traité de Versailles », estimant qu’il est grand temps de mettre un terme à ce qu’il a qualifié de « criminalité systématique ».

Il a conclu en affirmant que la Palestine restera une cause de principe pour la Tunisie, tant au niveau du leadership que du peuple, et que faire face à cette injustice historique ne saurait se limiter à des communiqués creux, mais exige des positions morales fermes, qui restaurent le droit et la justice.

La rencontre a également porté, selon le communiqué de la présidence, sur d’autres sujets majeurs tels que les massacres perpétrés contre le peuple palestinien, les diverses formes de terrorisme et la situation dans la région arabe. À ce propos, Saïed a souligné que les questions internes de chaque pays arabe doivent être résolues par leur propre peuple, sans ingérence extérieure, quelle qu’en soit la justification une allusion claire au refus d’une intervention étrangère dans des dossiers régionaux tels que la crise libyenne.

Il a également affirmé que la Tunisie a fait le choix d’élargir ses partenariats stratégiques dans le respect de ses intérêts nationaux et des aspirations de son peuple, adressant ainsi un message implicite à la partie américaine concernant l’autonomie de la diplomatie tunisienne.

Des milieux américains avaient largement critiqué le président tunisien après sa décision de prendre des mesures exceptionnelles le 25 juillet 2021. En réaction, Saïed a renforcé ses relations avec des puissances concurrentes à Washington, telles que la Chine et la Russie.

De son côté, Maged Boulos effectue actuellement une tournée dans la région pour discuter de plusieurs dossiers en Afrique du Nord, notamment la crise libyenne et les divisions politiques persistantes.

Il est attendu qu’il se rende ce mercredi en Libye, dans le cadre d’efforts diplomatiques pour faire avancer le processus politique, alors que les États-Unis cherchent à empêcher que d’autres puissances, notamment la Russie et l’Union européenne, ne dominent la scène libyenne.

Cette tournée inclura Tripoli et Benghazi, où Boulos doit tenir une série de réunions importantes avec les principaux responsables libyens. À Tripoli, il rencontrera Mohamed el-Menfi, président du Conseil présidentiel, Abdelhamid Dbeibah, chef du gouvernement d’unité nationale en fin de mandat, ainsi que Seddik el-Kebir, gouverneur de la Banque centrale de Libye.

Ces discussions porteront notamment sur les récents développements politiques, le soutien américain au processus électoral, ainsi que les perspectives de coopération économique et financière entre les deux pays.

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