Grand Maghreb

Saïed met en garde contre un complot visant à ternir l’image de la Tunisie en raison de son soutien aux Palestiniens 


Le président tunisien met en garde contre ce qu’il a décrit comme les files d’attente cachées du mouvement sioniste mondial, caractérisé par la collaboration et la trahison, n’ayant pour objectif que de détruire les sociétés et de faire exploser les pays.

Le jeudi, le président tunisien Kaïs Saïed a appelé le ministère de l’Intérieur à faire preuve d’une « vigilance accrue et d’attention » face aux efforts visant à « ternir » la position de son pays en faveur de la cause palestinienne. Il a lancé cet appel lors de sa réunion avec le ministre de l’Intérieur Kamel Feki au palais de Carthage, selon un communiqué publié par la présidence tunisienne. La position de la Tunisie a été l’une des plus favorables aux Palestiniens et condamne les violations israéliennes.

Il a expliqué que la vigilance est nécessaire « surtout en ce moment où le peuple tunisien exprime sa solidarité inconditionnelle avec le peuple palestinien et son soutien illimité pour retrouver ses droits inaliénables dans toute la Palestine ».

Saïed a souligné que « il y a ceux qui cherchent à s’infiltrer pour déformer la position ferme du peuple tunisien, en plus des files d’attente cachées du mouvement sioniste mondial, caractérisé par la collaboration et la trahison, sans autre objectif que de détruire les sociétés et de faire exploser les pays ». Il n’a pas spécifié d’entités particulières, mais le président tunisien accuse fréquemment ses opposants et certaines personnes en prison d’être des sympathisants occidentaux.

Il a souligné que « la Tunisie est confrontée à de nombreux défis tant sur le plan intérieur qu’extérieur, et le peuple tunisien est pleinement conscient de la nécessité de les affronter et de les surmonter en s’appuyant d’abord sur lui-même et sur ses propres capacités ».

Saïed avait déjà appelé à de multiples reprises les Tunisiens à se tenir aux côtés du peuple palestinien, en déclarant que « la bataille d’aujourd’hui est contre le sionisme mondial ». Il avait également souligné au cours de sa campagne électorale que « la normalisation avec l’État israélien est une trahison », une déclaration que ses partisans avaient scandée et qui avait contribué à sa victoire lors des élections présidentielles de 2019.

Les observateurs estiment que la position de la Tunisie aura des implications particulières sur ses relations avec les pays soutenant Israël, en particulier les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. La Tunisie traverse actuellement une grave crise économique, le Fonds monétaire international ayant refusé d’accorder au pays une aide de 1,9 milliard de dollars. Certains experts économiques estiment que les positions de la Tunisie contre Israël pourraient compliquer davantage la crise.

Le journaliste tunisien Zied El Heni a averti mercredi dans une déclaration à la station de radio privée « Radio IFM » d’un complot visant à reprendre les assassinats en Tunisie pour faire pression sur le président en raison de sa position sur la guerre à Gaza, affirmant : « Il a des informations, et ses déclarations ne sont pas que des mots sur papier ».

El Heni a également appelé le ministre de l’Intérieur à la vigilance et à la protection de la sécurité du territoire tunisien tout en luttant contre les tentatives de perturber la situation sécuritaire. Il pourrait être convoqué au département de recherche sur les affaires liées au terrorisme à Boussah pour témoigner.

Après la révolution, la Tunisie a connu plusieurs assassinats politiques, à commencer par l’assassinat de la figure de l’opposition de gauche Chokri Belaid, certaines informations suggérant l’implication de mains étrangères pour semer le chaos en Tunisie.

La députée au Parlement, Fatma Mesadi, a confirmé que des consultations sont en cours concernant l’approbation de la loi controversée sur la normalisation.

Depuis 21 jours, Gaza est sous les bombardements israéliens depuis le lancement de l’opération « Tempête d’Al-Aqsa » par le Hamas et d’autres factions palestiniennes le 7 octobre, opération à laquelle a fait face l’opération « Épées de fer » israélienne.

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