Politique

Rapport américain : L’Iran fournit pour la première fois des missiles longue portée aux factions irakiennes


Malgré des déclarations sur une volonté de réduire son soutien aux milices irakiennes afin d’éviter les représailles de l’administration Trump, l’Iran a franchi un nouveau cap. 

Selon un rapport publié mercredi par le journal britannique The Times, Téhéran a fourni pour la première fois des missiles sol-sol longue portée à des factions armées irakiennes, dans une opération décrite par des sources régionales de renseignement comme une escalade notable destinée à renforcer l’influence iranienne dans la région, en défiant les pressions américaines et les appels de Washington à désarmer ces groupes.

L’opération, menée dans le plus grand secret, a permis de faire passer clandestinement ces missiles à travers la frontière irako-iranienne, longue d’environ 1 600 kilomètres. Il s’agit d’un transfert sans précédent en termes de type d’armement, qui intervient dans un contexte de tensions croissantes et de menaces explicites d’attaques américaines contre les positions de ces factions si elles refusent de désarmer.

Cette évolution soulève de nouvelles inquiétudes quant aux intentions réelles de l’Iran, alors même que certains observateurs espéraient une réduction du soutien de Téhéran aux factions armées, notamment dans le cadre de discussions potentielles avec les États-Unis sur les programmes nucléaire et balistique iraniens.

Le journal indique que cette livraison d’armement lourd s’inscrit dans une stratégie plus large de renforcement de la présence militaire iranienne dans la région, réduisant les espoirs de désengagement et exposant davantage l’Irak aux risques de représailles américaines.

Parallèlement, certaines factions irakiennes — comme Kataeb Hezbollah, Harakat al-Nujaba, Sayyed al-Shuhada et Ansar Allah al-Awfiya — auraient exprimé une volonté inédite de réduire leurs activités militaires, motivée par la crainte croissante d’une offensive américaine. Selon Reuters, certaines de ces factions auraient commencé à évacuer leurs QG dans les grandes villes depuis le début de l’année.

Cependant, Kataeb Hezbollah a formellement démenti toute intention de désarmement, menaçant d’intenter des poursuites judiciaires contre Reuters pour ce qu’il considère comme des informations inexactes.

Des sources américaines mettent en garde contre le risque d’escalade si l’Iran poursuit son soutien aux groupes armés en Irak. Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, aurait exigé, lors d’un entretien avec le Premier ministre irakien Mohammed Shia’ al-Sudani, la dissolution immédiate des milices.

Les États-Unis estiment que la menace de frappes aériennes sur le sol irakien demeure si l’Iran ne prend pas de mesures concrètes pour démanteler ces factions.

Le rapport du Times révèle en outre que certains missiles iraniens livrés à l’Irak disposent d’une portée dépassant les frontières régionales, atteignant potentiellement l’Europe, ce qui accentue les préoccupations internationales quant à la sécurité globale.

Face à cette situation, des sources internes aux factions indiquent que les Gardiens de la révolution islamique ont autorisé ces groupes à prendre les décisions qu’ils jugent nécessaires pour éviter une confrontation directe avec les États-Unis ou Israël.

Cette orientation illustre les efforts de l’Iran pour maintenir son influence militaire tout en évitant une guerre ouverte, révélant les contradictions profondes de sa stratégie régionale. D’un côté, elle arme les factions alliées avec des systèmes sophistiqués ; de l’autre, elle tente d’envoyer des signaux de désescalade.

Ainsi, les développements actuels mettent en lumière les tensions internes de la politique iranienne au Moyen-Orient, tout en soulignant l’incertitude croissante quant à l’avenir sécuritaire et politique de l’Irak.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page