Grand Maghreb

Préparatifs pour l’ouverture de l’ambassade iranienne en Libye à la lumière de l’accord avec l’Arabie Saoudite


La Libye et l’Iran, le dimanche dernier, ont examiné les dispositions relatives au retour de l’ambassade de Téhéran à Tripoli, dans l’exercice de ses fonctions après sa fermeture il y a 12 ans, et lors d’une rencontre à Tripoli entre la Ministre des Affaires étrangères de la Libye, Najla Mangoush, et l’Ambassadeur de l’Iran en Libye, Mohammad Redha. La décision est censée être motivée par l’accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite, qui a ouvert la voie à la reprise des relations entre les deux pays, ainsi qu’au règlement des différends sur un certain nombre de dossiers et de places de la région.

Les deux parties ont discuté des « moyens de renforcer les relations bilatérales », et ont discuté « de la mise en place d’une commission économique mixte et de l’amorce de dispositions pour le retour de l’ambassade d’Iran et son entrée en fonctions à Tripoli ».

En 2011, toutes les ambassades étrangères présentes en Libye, y compris l’ambassade d’Iran, ont été fermées à la suite de manifestations contre le régime de l’ancien colonel libyen Mouammar Kadhafi.

L’Iran entretient des relations avec le régime de Mouammar Kadhafi, malgré la disparition à la fin des années 1970 du dignitaire chiite libanais Moussa Sader, qui s’était rendu à Tripoli, la capitale libyenne.

Mais l’ancien ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a dévoilé l’année dernière l’ingérence iranienne dans le dossier libyen par le biais de missions menées par le Corps Al Qods des Gardiens de la Révolution pour soutenir les révolutionnaires libyens contre le régime de Kadhafi en 2011.

Salehi a parlé de l’aide apportée par des éléments des Gardiens de la Révolution libyens aux blessés des rebelles, via le Croissant-Rouge iranien. L’Iran pensait alors pouvoir utiliser la Libye comme un levier pour faire pression sur l’Europe et se rapprocher de l’espace vital de l’Union européenne.

On pense que l’uranium a été un motif d’inculpation pour l’Iran sur la scène libyenne après que des quantités importantes ont été rapportées en Libye, où Téhéran aurait besoin de cette matière pour propulser son dossier nucléaire.

Même si la scène libyenne n’a pas été au centre des préoccupations iraniennes dans le passé, le rétablissement des relations sera pour lui une opportunité de renforcer son influence en Afrique du Nord contre des puissances régionales comme la Turquie et l’Égypte, qui n’ont pas grand chose en commun.

Les États-Unis, dont le premier ministre Abdel Hamid Dbeibah a cherché à gagner le soutien de Téhéran contre ses opposants, ne seront pas favorables à la décision de renouer les liens entre Téhéran et Tripoli – puisque Washington cherche à durcir les sanctions contre le régime iranien en raison d’un certain nombre de dossiers, notamment le dossier nucléaire.

La déclaration indiquait également que la réunion avait également porté sur l’ « évolution des questions régionales et internationales ». La Libye avait renouvelé son inscription : « La Libye se félicite de la reprise des relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran et a salué cette mesure positive, qui est utile et importante pour la stabilité de la région ».

Samedi, le Ministre des affaires étrangères libyen a déclaré dans une déclaration que l’accord Arabie saoudite-Iran « crée un dialogue arabo-iranien qui atténue les tensions au Moyen-Orient et dans le golfe Arabique ».

Vendredi, l’Arabie saoudite et l’Iran ont annoncé leur accord sur la reprise de leurs relations diplomatiques et la réouverture des ambassades dans les deux mois, à la suite de pourparlers parrainés par la Chine, selon une déclaration conjointe des trois pays.

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