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Pourquoi l’armée soudanaise se concentre-t-elle sur la destruction de la capitale ?


Le général al-Burhan tente d’entraver Dogolo après avoir annoncé la formation d’une autorité civile dans les régions sous son contrôle, faisant de Khartoum la capitale en réponse à l’opposition du gouvernement militaire.

Attaques à Khartoum

Les forces armées soudanaises ont lancé des attaques dévastatrices ciblant plusieurs bâtiments gouvernementaux, y compris les sièges de ministères clés à Khartoum, en réaction à une intensification du siège par les forces de soutien rapide sur le quartier général de l’armée, dans ce qui semble être une mise en œuvre de la politique de la terre brûlée. Cette stratégie fait partie du plan du président du Conseil souverain, Abdel Fattah al-Burhan, visant à transformer la capitale en une nouvelle capitale administrative, suite à une série de défaites, notamment la perte de la ville stratégique d’Um Ruwaba, et à la suite de déclarations d’un responsable du conseil concernant la formation d’un gouvernement de guerre.

Conflit de pouvoir

Il est largement supposé que le général al-Burhan cherche à entraver les projets du général Dogolo (Hemeti), le commandant des Forces de soutien rapide, qui a évoqué la formation d’une autorité civile dans les zones sous son contrôle si un gouvernement précédemment annoncé par al-Burhan était mis en place, mettant en garde contre les schémas de division similaires à ceux observés dans d’autres pays.

Transformation de la capitale

Les attaques, qui ont visé plusieurs tours emblématiques au cœur de la capitale, notamment les sièges d’institutions gouvernementales, d’infrastructures et de ministères souverains, ont pour objectif de transformer Khartoum en une ville dévastée et marginalisée, détournant l’attention vers Port-Soudan en tant que nouvelle capitale administrative. Cette stratégie révèle les intentions du régime précédent et du Parti du Congrès Populaire dissous visant à détruire la capitale et à la rendre incapable d’accueillir un gouvernement en vue de réaliser des objectifs politiques étroits, tout en ouvrant la voie à des projets de division.

Condamnation des tactiques

Les Forces de Soutien Rapide ont vivement condamné la politique de la terre brûlée, affirmant que les forces du général al-Burhan et les milices continuent délibérément de bombarder les infrastructures vitales et les zones densément peuplées de Khartoum, dans le but de les détruire. Ils ont également mentionné que ces pratiques, qui visent les ressources du peuple soudanais, renforcent la détermination de leurs troupes à éradiquer ce régime terroriste à la source, afin de permettre à leur peuple de construire un nouvel État basé sur des bases justes et égalitaires.

Destruction à Khartoum

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des flammes dévorant des bâtiments emblématiques, notamment la tour abritant les bureaux de la Société du Nil, la plus grande compagnie pétrolière du pays. Ce bâtiment, avec ses façades de verre et son design pyramidal, est l’un des monuments les plus célèbres de la capitale. Les vidéos montrent qu’il a été largement détruit, noirci par les flammes avec la fumée s’élevant.

Désespoir face à la destruction

Les résidents de Khartoum, tels que Badr al-Din Babiker de l’est de la capitale, expriment leur tristesse en voyant ces institutions détruites de cette manière. Ils se demandent ce qui restera pour gouverner le pays après une telle destruction.

Conflit meurtrier

Depuis le début des combats au Soudan entre l’armée dirigée par al-Burhan et les forces de soutien rapide dirigées par Dogolo le 15 avril, environ 7 500 personnes ont été tuées, un chiffre probablement bien plus élevé en réalité. En outre, près de cinq millions de personnes ont été contraintes de quitter leur domicile et de se déplacer à l’intérieur du Soudan ou de traverser les frontières, en particulier vers l’Égypte et le Tchad.

Infrastructures détruites

Le conflit a déjà affaibli les infrastructures du pays et a entraîné la fermeture de 80 % des hôpitaux nationaux, plongeant des millions de personnes dans une situation qui ressemble à une famine aiguë. Un épais nuage de fumée noire couvre désormais le ciel de la capitale soudanaise, et des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des fenêtres brisées dans de nombreux bâtiments du centre de Khartoum, avec des impacts de balles dans leurs murs.

Violence persistante

Le dimanche, un comité d’avocats en faveur de la démocratie a condamné les pertes civiles massives dans les combats en cours depuis vendredi. Dans l’État du Kordofan-Nord, à 350 kilomètres à l’ouest de la capitale, l’armée et les forces de soutien rapide ont échangé des tirs d’artillerie dimanche, selon les habitants, tandis que les forces de soutien rapide ont réussi à prendre le contrôle de la ville stratégique d’Um Ruwaba. ce qui leur permet de couper les lignes d’approvisionnement de l’armée. La région du Darfour a été le théâtre d’un conflit prolongé depuis le début du siècle, faisant 300 000 morts et forçant plus de 2,5 millions de Soudanais à fuir, selon les Nations unies.

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