Moyen-Orient

Opération complexe et secrète : les coulisses et le calendrier de l’échange d’otages à Gaza


Israël et le mouvement Hamas se préparent à entamer l’une des phases les plus délicates de l’accord sur Gaza, avec le début de la libération des otages israéliens détenus dans l’enclave.

Selon des sources israéliennes et palestiniennes concordantes, l’opération doit avoir lieu lundi matin, dans des conditions de sécurité particulièrement complexes, sous la supervision directe du Comité international de la Croix-Rouge et des médiateurs internationaux.

Préparatifs intensifs et estimations israéliennes

Gal Hirsch, coordinateur des affaires des prisonniers et des disparus au sein du gouvernement israélien, a déclaré lors d’une réunion avec les familles des otages, selon la chaîne israélienne Channel 12, que « la libération des otages devrait commencer lundi matin ».

Il a toutefois précisé que les services de sécurité se préparaient à une éventuelle avancée du calendrier à la nuit de dimanche, « en fonction des conditions sur le terrain et de la coordination avec les médiateurs ».

Hirsch a ajouté que l’opération « se déroule à grande échelle et exige une logistique et une sécurité méticuleuses ». Il a également confirmé que le gouvernement israélien ne serait informé de l’heure exacte qu’à quelques heures de l’exécution, afin d’assurer la confidentialité et la sécurité de la mission.

Confirmation du Hamas et coordination des horaires

De son côté, une source du Hamas a confirmé à l’Agence France-Presse que « la libération commencera lundi matin », ajoutant que « toutes les dispositions techniques et humanitaires sont en cours d’achèvement, conformément à ce qui a été convenu au Caire ».

La première phase de l’accord prévoit la libération de 20 otages vivants en échange de la libération par Israël de 250 prisonniers condamnés à la perpétuité et de 1 700 autres détenus à Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Avec la remise de ces 20 otages, Israël aura récupéré tous ses ressortissants enlevés depuis le 7 octobre, dans le cadre du plan annoncé jeudi à l’aube par le président américain Donald Trump.

L’Autorité israélienne de diffusion a indiqué que l’administration pénitentiaire avait commencé à transférer les prisonniers palestiniens concernés par cet échange vers les prisons de Ketziot et d’Ofer.

Les prisonniers destinés à être libérés vers Gaza ou à être expulsés à l’étranger via le poste-frontière de Rafah ont été transférés à Ketziot, tandis que ceux libérés vers la Cisjordanie l’ont été à Ofer, à l’ouest de Ramallah.

Les autorités israéliennes ont exigé qu’aucune célébration publique n’accompagne la libération des détenus.

Les modalités de la remise à Gaza

Selon le plan établi, les otages seront acheminés vers un point désigné à l’intérieur de la bande de Gaza, où les attendront entre six et huit véhicules du Comité international de la Croix-Rouge, ainsi qu’une ambulance équipée pour les urgences.

Selon l’un des scénarios prévus, les otages partiront simultanément de différents sites pour rejoindre un point de rassemblement unique, conformément à l’accord des deux parties de procéder à une remise groupée.

Les dépouilles des otages décédés seront quant à elles transférées dans un véhicule spécialement préparé du CICR, destiné à acheminer les cercueils vers le point de livraison convenu avec l’armée israélienne.

Mesures de sécurité et surveillance internationale

Des rapports israéliens révèlent que l’opération sera accompagnée de mesures de sécurité renforcées, incluant un bouclage partiel de certaines zones de Gaza où les travaux de construction et de fouille seront interdits, de crainte que des restes d’otages ne soient encore sous les décombres.

Un mécanisme conjoint réunissant Israël, le Qatar, l’Égypte et les États-Unis supervisera le déroulement de l’opération pour garantir le respect de l’accord et la protection des sites sensibles.

Rôle de la mission égyptienne et du CICR

Selon les mêmes sources, une délégation égyptienne accompagnée d’équipes du CICR se rendra dans les prisons d’Ofer et de Ketziot pour vérifier l’identité des prisonniers palestiniens à libérer et s’assurer de la conformité des noms avec les listes fournies par le Hamas.

Cérémonies militaires et identification

Des sources israéliennes ont indiqué que les familles des otages avaient reçu des informations sur la localisation de leurs proches dans Gaza. Les restes récupérés lundi matin seront transférés, après une courte cérémonie militaire, à l’Institut médico-légal d’Abu Kabir pour identification, un processus qui pourrait durer jusqu’à 48 heures pour les cas complexes.

Opération sans couverture médiatique

Selon des sources arabes, la libération des otages vivants doit être achevée d’ici lundi à six heures du matin, « sans couverture médiatique ni manifestations publiques », afin de préserver la confidentialité et la sécurité de l’opération, conformément aux principes humanitaires qui encadrent la première phase du plan américain de paix pour Gaza.

Cette opération marque la première étape concrète d’un plan plus vaste, qui prévoit un cessez-le-feu immédiat, un échange complet d’otages et de prisonniers, et l’acheminement d’aides humanitaires dans la bande de Gaza, avant le lancement d’une phase de reconstruction et la mise en place d’une autorité civile transitoire sous supervision internationale.

Dans un communiqué, l’armée israélienne a annoncé que « la direction des ressources humaines, en coopération avec les services technologiques et logistiques, a achevé les préparatifs pour accueillir les otages libérés de Gaza ».

« Ces préparatifs ont été réalisés en coordination avec le ministère de la Santé et plusieurs autres organismes gouvernementaux et sécuritaires, afin d’assurer un accueil professionnel, sensible et complet pour les otages et leurs familles », a précisé le communiqué.

L’armée a ajouté que le centre d’accueil initial avait été élargi pour inclure des services personnalisés, des salles privées et une assistance médicale complète. C’est là que les otages retrouveront leurs familles pour la première fois, dans un moment « profondément émouvant ».

Des équipes médicales et des psychologues militaires ont été mobilisés pour accueillir les rapatriés, tandis que les hôpitaux ont été placés en état d’alerte maximale pour garantir une prise en charge complète et digne des rescapés.

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