Nouvel échec pour Netanyahu : les convocations militaires poussent les « Haredim » à manifester
Pour la deuxième journée consécutive, des affrontements ont éclaté entre la police israélienne et des dizaines de Juifs orthodoxes « Haredim » qui refusent de servir dans l’armée israélienne.
Au cours des derniers jours, l’armée israélienne a distribué plus de 1 200 convocations militaires à des jeunes Haredim, mais seulement 30 d’entre eux ont répondu. En revanche, plusieurs centaines de Haredim ont manifesté hier lundi près du centre de recrutement de Kiryat Ono, au centre du pays, où trois d’entre eux ont été arrêtés.
Aujourd’hui, mardi, des dizaines de manifestants sont retournés sur les lieux et se sont affrontés avec les forces de police israéliennes, qui ont annoncé avoir arrêté sept personnes, les qualifiant de « fauteurs de troubles ».
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On a vu certains Haredim crier « Nazis » aux policiers à cheval, tandis que d’autres ont lancé des pierres sur les agents dans une tentative de les éloigner.
Ces scènes illustrent les difficultés rencontrées par la police israélienne dans sa première mission depuis des décennies visant à recruter les Juifs religieux pour l’armée.
Depuis 1948, les Haredim bénéficient d’une exemption du service militaire obligatoire pour se consacrer à l’étude de la Torah. Cependant, la Cour suprême israélienne a décidé il y a deux mois de les obliger à servir dans l’armée et a ordonné au gouvernement de couper les aides financières aux écoles religieuses dont les élèves refusent le service militaire.
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Cette décision a suscité la colère des Haredim et des leaders religieux, qui ont appelé leurs partisans à ignorer les convocations militaires et à les déchirer s’ils les recevaient.
Les Haredim empêchent les recruteurs militaires de distribuer les convocations dans les quartiers et villes où ils vivent en majorité.
L’armée israélienne espérait que le recrutement des Haredim serait fluide et progressif, mais il s’est avéré qu’il rencontre de nombreuses difficultés.
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Le gouvernement actuel, dirigé par Benjamin Netanyahu, comprend deux partis ultra-orthodoxes qui considèrent les exemptions des Haredim comme un élément crucial pour maintenir le soutien de leurs électeurs dans les institutions religieuses et éviter que ces partisans ne s’assimilent dans l’armée, ce qui pourrait contredire leurs habitudes conservatrices.
Cette question a suscité des manifestations de la part des Haredim, qui représentent 13 % de la population israélienne, et leur proportion devrait atteindre 19 % d’ici 2035.
Le refus des Haredim de servir dans les guerres qu’ils soutiennent est une question de plus en plus controversée au sein de la société israélienne.
En mars dernier, le grand rabbin séfarade d’Israël, Yitzhak Yosef, a menacé de faire quitter le pays aux Juifs orthodoxes s’ils étaient contraints de servir dans l’armée, affirmant que la concentration des étudiants des yeshivas sur l’étude de la Torah « offre une protection à l’armée ».
Ces dernières années, l’influence des Haredim dans la politique israélienne a augmenté, surtout sous les gouvernements formés par Netanyahu.
Les Haredim se considèrent comme des partenaires de Netanyahu sans fermer la porte à une alliance potentielle avec Benny Gantz, le leader du parti « Kachol Lavan », mais ils excluent totalement une alliance avec Yair Lapid, le leader de « Yesh Atid », qui n’hésite pas à les critiquer.
Lapid décrit souvent les Haredim comme un fardeau pour l’État, car leurs étudiants ne travaillent pas et dépendent des aides gouvernementales pour financer leurs écoles et institutions.
Les Haredim ont deux partis représentés à la Knesset et dans le gouvernement actuel : « Shas », représentant les Juifs orthodoxes séfarades, et « Yahadut Hatorah », représentant les Juifs orthodoxes ashkénazes.
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Lors des dernières élections en 2022, « Shas » a obtenu 11 sièges, tandis que « Yahadut Hatorah » a remporté 7 sièges sur les 120 de la Knesset.
Parce que les chefs de gouvernement israéliens ont besoin de leur soutien pour rester en poste, leur présence dans tout gouvernement tend souvent à influencer les politiques, y compris celles concernant le respect des rites du Shabbat.