Ne nous demandez plus rien… le Hezbollah refuse de désarmer au nord du Litani
Le Hezbollah libanais a devancé les plans du gouvernement visant à passer à la deuxième phase de la décision sur l’exclusivité des armes, en rejetant implicitement le désarmement au nord du fleuve Litani.
Le secrétaire général adjoint du parti, Naïm Qassem, a réaffirmé la position du Hezbollah selon laquelle l’accord de cessez-le-feu avec Israël ne prévoit le désarmement qu’au sud du Litani, déclarant : «Ne nous demandez plus rien.»
Alors que le Hezbollah affirme que les dispositions relatives au désarmement dans l’accord de cessez-le-feu ne s’appliquent pas au nord du Litani, le gouvernement insiste sur le fait que son plan visant à réserver les armes à l’État couvre l’ensemble du territoire national.
La position de Qassem intervient quelques jours après que le Premier ministre, Najib Mikati, a confirmé la volonté du gouvernement de mettre en œuvre le plan de limitation des armes au nord du Litani.
Le Premier ministre libanais a déclaré la semaine dernière : «La première phase du plan de contrôle des armes, relative au sud du fleuve Litani, est sur le point de s’achever. L’État est prêt à passer à la deuxième phase, c’est-à-dire au nord du fleuve Litani, conformément au plan élaboré par l’armée libanaise sur mandat du gouvernement.»
En août, le Conseil des ministres a décidé de réserver les armes à l’État et a demandé à l’armée d’élaborer un plan d’exécution devant être finalisé avant la fin de l’année — une décision rejetée par le Hezbollah.
En septembre, le gouvernement a officiellement adopté le plan présenté par le commandement de l’armée visant à priver le parti de ses armes.
Le 19 décembre, la capitale française a accueilli une réunion en présence du commandant de l’armée libanaise, Rudolf Heikal, pour discuter de «moyens pratiques» permettant de vérifier le désarmement du Hezbollah.
Dans un discours prononcé dimanche, Qassem a ignoré la décision du gouvernement et s’est de nouveau référé à l’accord avec Israël, déclarant : «L’accord (avec Israël) concerne le sud du fleuve Litani. Cinq fois, il mentionne le sud du fleuve Litani. Je m’étonne de ceux qui ne voient pas ce qui est exigé d’Israël et qui essaient d’interpréter l’accord en ajoutant davantage de demandes au Hezbollah et au Liban.»
Il a ajouté : «Notre position est la suivante : le déploiement réalisé par l’armée libanaise au sud du fleuve Litani au cours de la période passée était conditionné au respect de l’accord par Israël… Malgré cela, nous avons facilité, et l’armée s’est déployée. S’engager dans des mesures supplémentaires, qu’elles viennent de l’État libanais ou d’ailleurs, constitue une concession irresponsable, voire dangereuse, qui menace des intérêts nationaux majeurs. Ne nous demandez plus rien.»
