Moyen-Orient

Mouvement sous parrainage des Frères musulmans et rébellion contre l’autorité légitime… Que se passe-t-il à Hadramout ?


Le mouvement local et tribal dans la province de Hadramout, à l’est du Yémen, a ouvert une bataille politique parallèle contre le Conseil de transition du Sud, soutenue et encouragée par les Frères musulmans.

Selon le journal londonien Al-Arab, la Conférence générale de Hadramout et l’Alliance des tribus de Hadramout s’opposent à la politique de l’autorité légitime yéménite dans la province, revendiquant l’utilisation des richesses produites localement pour améliorer les conditions sociales et les services publics des habitants de Hadramout.

Sous le parrainage des milices militaires affiliées aux Frères musulmans, qui dominent la région, le mouvement a rapidement évolué de simples revendications sociales à des ambitions politiques en faveur d’une autonomie de Hadramout, allant jusqu’à brandir la menace de rébellion armée.

Ce mouvement devient désormais un adversaire du Conseil de transition du Sud, qui exerce un pouvoir politique et un contrôle sécuritaire sur certaines parties de la province. On suspecte que la véritable intention derrière la création de la Conférence et de l’Alliance est de défier le Conseil et de lui arracher le contrôle de la stratégique région côtière de Hadramout. L’autorité reconnue internationalement a jusqu’à présent fait preuve d’une passivité troublante face à la mise en place d’une autorité locale parallèle, dotée d’un bras politique et d’une aile militaire.

Certaines sources locales accusent des parties de l’autorité légitime yéménite non seulement de fermer les yeux sur la militarisation du mouvement et sa transformation en rébellion armée, mais également de le soutenir logistiquement afin de créer une force tribale armée opposée aux forces du Conseil de transition du Sud, présentes dans certaines zones de la province.

Ces mêmes sources rapportent que des témoins oculaires ont observé l’arrivée d’armes en provenance de la région de Wadi Hadramout, contrôlée par les bataillons des Frères musulmans, destinées à l’Alliance de Hadramout et à la Conférence générale de Hadramout, pour soutenir « la plus grande rébellion tribale qui conduit la province vers l’inconnu. »

Militairement et sécuritairement, le Wadi relève de la première région militaire, composée principalement de forces affiliées à l’aile des Frères musulmans, le Parti de la réforme yéménite (Al-Tajammou Al-Yemeni Lil-Islah), partenaire de l’autorité yéménite reconnue internationalement et l’un des plus féroces adversaires du Conseil de transition du Sud, opposé à son projet de création d’un État sudiste indépendant regroupant plusieurs régions et provinces, notamment Hadramout.

Au cours des derniers mois, l’Alliance a intensifié ses actions, passant de la prise de contrôle des sources de pétrole et l’installation de barrages sur les routes de transport du brut et des minerais, à des déclarations en faveur de l’autonomie de Hadramout, jusqu’à annoncer récemment son refus de se plier aux décisions du Conseil présidentiel yéménite et de collaborer avec lui.

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